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Never rarely sometimes always

Sortie  le  19/08/2020  

De Eliza Hittman avec Sidney Flanigan, Talia Ryder, Théodore Pellerin, Sharon Von Etten, Ryan Eggold et Drew Seitzer


Deux adolescentes, Autumn et sa cousine Skylar, résident au sein d'une zone rurale de Pennsylvanie. Autumn doit faire face à une grossesse non désirée. Ne bénéficiant d'aucun soutien de la part de sa famille et de la communauté locale, les deux jeunes femmes se lancent dans un périple semé d'embûches jusqu'à New York.

Le titre de ce film, « Jamais, rarement, parfois, toujours », est emprunté à un QCM, questionnaire personnel posé à toutes les femmes enceintes qui viennent pour une interruption volontaire de grossesse, notamment autour des rapports sexuels parfois difficiles qu’elles ont pu rencontrer avec leur(s) partenaire(s). Cette fois, c’est au tour d’une jeune fille de 17 ans, à peine sortie de l’adolescence et encore un peu mal dégrossie – et pour cause ici ! -, qui débarque dans un centre d’examen spécialisé new-yorkais pour avorter, incapable d’être mère à son âge et donc ne désirant pas garder l’enfant qu’elle porter.
Celle qui interprète cette fille pour le moins désemparée, en plein doute mais néanmoins bien déterminée à aller jusqu’au bout de sa « mission » sans demander le consentement de ses parents (quelque peu concernés voire même complètement désintéressés), n’est autre que la compositrice et chanteuse américaine Sidney Flanigan dont c’est ici le 1er long-métrage. Elle porte littéralement ce drame sur ses frêles épaules, omniprésente à l’écran pendant 1h40, et secondée par l’actrice Talia Ryder que l’on pourra voir bientôt dans la nouvelle production de Steven Spielberg, le remake de West Side Story, ainsi que le canadien Théodore Pellerin (Les démons ; Juste la fin du monde ; Chien de garde ; Ville Neuve) qui apporte une petite touche d’espoir salvatrice à ces 2 filles de la province, « perdues » dans une ville – « Big Apple » - bien trop grande pour elles.
Pour cela, elle est suivie au plus près par la caméra – souvent à l’épaule mais tout en douceur - d’Eliza Hittman (Les bums de plage), réalisatrice et scénariste qui a été remarqué au festival indépendant de Sundance et à Berlin, utilisant peu de dialogues et allant jusqu’à carrément se focaliser – c’est le cas de le dire ! - sur son héroïne, lui donnant parfois l’apparence angélique d’une peinture presque Raphaëlienne. Un sujet aussi grave qu’intimiste, d’une imposante précision de fond, d’une grande délicatesse de forme et d’une étonnante justesse de ton, au point de ressentir nous-mêmes les impressions, les émotions, les sensations, les hésitations, les interrogations et les réactions de ce que doit vivre dans ce cas-là une ado déboussolée comme elle...

C.LB



 
 
 
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