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The king of Staten Island

Sortie  le  22/07/2020  

De Judd Apatow avec Pete Davidson, Bel Powley, Ricky Velez, Lou Wilson, Moises Arias, Marisa Tomei, Maude Apatow et Pauline Chalamet


Il semblerait que le développement de Scott ait largement été freiné depuis le décès de son père pompier, quand il avait 7 ans. Il en a aujourd’hui 24 et entretient le rêve peu réaliste d’ouvrir un restaurant/salon de tatouage. Alors que sa jeune soeur Claire, raisonnable et bonne élève, part étudier à l’université, Scott vit toujours au crochet de sa mère infirmière, Margie, et passe le plus clair de son temps à fumer de l’herbe, à traîner avec ses potes Oscar, Igor et Richie et à sortir en cachette avec son amie d’enfance Kelsey.
Mais quand sa mère commence à fréquenter Ray, un pompier volubile, Scott va voir sa vie chamboulée et ses angoisses exacerbées. L’adolescent attardé qu’il est resté va enfin devoir faire face à ses responsabilités et au deuil de son père.


Le titre du film pourrait aisément nous induire en erreur, d’autant plus que du « roi de Staten Island », n’en ayez cure, il n’y en a pas mais alors pas du tout ! A la place, il y a plutôt la présence d’un jeune égoïste assisté, sorte de parasite humain dans toute sa splendeur, paumé à la ramasse au drôle de sens de l’humour qui, à ce qu’il dit, vit sous antidépresseurs (il est détraqué, difficile à gérer et a parfois des crises : bref, il ne tourne pas rond !), de surcroît junkie (adepte de la fumette à tout bout de champ), tatoué de partout (et de façon plutôt laide, sans aucune harmonie ni le moindre talent à bien dessiner !), qui traine avec des boloss, des zonards tous aussi ringards, crevards, défoncés et mal habillés que lui. En résumé, une vraie tête à claque que sa mère couve et ménage trop !
Aurait-on par hasard omis encore beaucoup d’autres « superlatifs » – en aurais-je oublié ? – à son encontre dans cette énumération peu reluisante de Scott, personnage « borderline » existant sous les traits de Pete Davidson et interprété par lui-même, un humoriste de stand-up et comédien américain vu notamment dans The dirt et Ce que veulent les hommes, ainsi que dans l’émission télévisée Saturday Night Live ? Il semblerait que oui si on n’avait pas négligé le fait que ce « branleur » pour le moins antipathique ne veuille pas grandir, passant son temps à se lamenter et à se plaindre, ramenant tout à lui depuis le décès de son papa (fait véridique sur lequel il s’apitoie souvent d’ailleurs !), pleurnichard pour un rien afin de sensibiliser les gens à sa cause (s’il y en avait au moins une, lui qui ne semble pas avoir de motivation, ni d’émotion et encore moins de désir comme d’avenir).
Evoquant sa vie personnelle en utilisant sa propre expérience à l’écran, ce presque biopic autour de son assez courte existence – il n’a que 27 ans actuellement ! – est donc on ne peut plus nombriliste (il est omniprésent à l’image pendant 2h17), peu reluisant (faire de l’humour sur des évènements dramatiques comme la mort de son père n’est pas très valorisant ni du meilleur goût), d’une mollesse, d’une longueur et d’une lenteur limite soporifique autour de dialogues qui ne riment à rien, des brides de conversations plates, creuses, sans consistance ni intérêt, du moins pour nous européens.
Là-dessus, rajoutez la tronche d’un « panda anorexique » pas loin de celle de Steve Buscemi – qui a un petit rôle ici – et vous aurez une petite idée de l’ampleur (du désastre) qui vous attend dans cette production typiquement U.S., réalisée par Judd Apatow (40 ans toujours puceau ; En cloque mode d’emploi ; Disjoncté ; Supergrave ; Mes meilleures amies ; Délire express ; Funny people....) qui nous avait habitué à mieux, voire à beaucoup mieux....

C.LB



 
 
 
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