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Sortie  le  15/07/2020  

De Rasmus Kloster Bro avec Christine Sonderris, Kresimir Mikic, Samson Semere, Adrian Heili, Salvatore Striano, Lilli Fernanda Kondrup et Rasmus Hammerich


Rie, une journaliste danoise, visite le chantier du métro de Copenhague pour réaliser un projet sur la coopération européenne.
Mais sous terre, un accident se produit. Rie se retrouve bloquée dans un sas de décompression aux côtés de Bharan et Ivo, deux ouvriers.
Le reportage se transforme en cas pratique, où chacun doit apprendre à coopérer pour espérer survivre.


Si vous supportez la claustrophobie sans aucun problème et si vous avez « appréciez » à sa juste valeur le confinement tout récent, alors tant mieux, vous allez être servi et sûrement « adorer » ce film danois, un drame réalisé dans les tréfonds d’un chantier gigantesque, un peu comme un reportage télévisé avec caméra au poing filmant au plus près des 3 protagonistes principaux – une femme journaliste et 2 hommes mécaniciens – et questions d’usage à l’appui ! En effet, nous sommes plongé – c’est le cas de le dire – dans les entrailles de la construction d’une ligne de métro, tout à fait à l’image du Grand Paris actuel, où l’incendie d’une énorme machine ne va pas vraiment arrangée les choses, loin de là !
Fort heureusement, vous n’aurez pas à subir la vision de manœuvres aussi dures que délicates - ni celle d’ailleurs de services de secours incompétents voire même inexistants ! -, juste le cloisonnement de 3 personnes prises au piège dans une chambre hyperbare – un caisson de décompressions – où, à défaut de réelle pression, c’est la tension et l’énervement qui montent doucement entre ces individus. Et c’est là, en cas de panique, que se révèle véritablement les caractères et les mentalités de chacun(e), entre égoïsme et réflexions existentielles, lâcheté et recherche d’intimité (dans maximum 4 mètres carrés, pas plus !), mesquinerie et réactions physiques primitives, bassesse et mouvements d’humeur changeante, le tout sur fond de critique sociale à peine esquissée et de noir le plus complet au moins pendant 10 bonnes minutes !
Dire que cette production exigüe, à la fois « étouffante » et nonchalante à défaut d’être anxiogène et enlevée, brille par son suspense et/ou son action serait un doux euphémisme, d’autant que les rapports de force entre les 3 n’arrivent jamais ou bien alors si rarement ! La caméra un peu déformé tel un grand angle - à la manière d’un Projet Blair Witch – n’aidera pas non plus à nous immiscer dans ce huis-clos pressurisé. Le seul intérêt possible réside dans l’évolution certes restreinte mais instinctive de cette mère bienveillante face aux éléments disons « conflictuels » et surtout aux 2 acolytes, pensionnaires forcés malgré elle – un croate et un érythréen – qui saura vaincre ses appréhensions et autres peurs devant la fatalité qui s’installe inexorablement.
L’occasion aussi de (sur)vivre, avec certes un réalisme probant et une certaine brutalité autant physique que morale, pratiquement dénués d’angoisse palpable et de panique ambiante, une sorte de documentaire estampillé thriller « survival » qui ressemble parfois à une espèce de combat de catch (notamment vers la fin) dans la boue presque statique - en fait, en très légère rotation -, avec une petite touche artistique argileuse à la façon d’une sculpture de bronze de Rodin, où l’attente et l’épuisement se font (res)sentir durablement : à quand donc la version, avec la même atmosphère, dans une mine de charbon ?...

C.LB



 
 
 
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