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Radioactive (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  26/03/2024  

De Marjane Satrapi avec Rosamund Pike, Sam Riley, Aneurin Barnard, Anya Taylor-Joy, Simon Russell Beale, Jonathan Aris et Tim Woodward (les 26/03 + 03, 08 et 12/04)


Paris, fin du 19ème siècle. Marie est une scientifique passionnée, qui a du mal à imposer ses idées et découvertes au sein d’une société dominée par les hommes. Avec Pierre Curie, un scientifique tout aussi chevronné, qui deviendra son époux, ils mènent leurs recherches sur la radioactivité et finissent par découvrir deux nouveaux éléments : le radium et le polonium. Cette découverte majeure leur vaut le prix Nobel et une renommée internationale. Mais après un tragique accident, Marie doit continuer ses recherches seules et faire face aux conséquences de ses découvertes sur le monde moderne.

Ambitieux voire risqué de porter une énième fois à l’écran la vie de Marie – et de Pierre – Curie, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que l’on fait un biopic sur la vie de ses chercheurs de renom, célèbres découvreurs du radium et de polonium, bref, de la « radioactivité » : souvenez-vous de Madame Curie en 1943 (avec Greer Garson), des Palmes de Mr. Schutz en 1997 (avec Isabelle Huppert) et dernièrement du tout simplement intitulé Marie Curie sorti en France en 2018 (avec Karolina Gruszka) ! Comme ce dernier exemple, Radioactive montre le combat de cette femme d’origine polonaise ou, du moins, sa lutte pour se faire une place dans un milieu qui, à cette époque (entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle), était essentiellement masculin (elle fut une des très rares femmes scientifiques à pratiquer) et particulièrement conservateur (d’où ses nombreuses difficultés à se faire respectée et être « acceptée » comme telle !).
Pour interpréter cette « héroïne » chercheuse passionnée, plutôt controversée et au caractère bien affirmée, certes pleine d’arrogance mais néanmoins réaliste (« la science fait évoluer les mentalités »), qui mieux que l’actrice britannique Rosamund Pike pouvait prêter ses traits à Marie et rendre grâce à nos yeux, elle qui s’était déjà parfaitement illustrée dans Orgueil et préjugés, La faille, Une éducation, We want sex equality, Johnny English - le retour, Jack Reacher ou bien encore Gone girl ? Grâce à sa performance, elle irradie ou, si vous préférez, elle rayonne (c’est le cas de le dire !), portant ce film sur ses frêles épaules et laissant peu de place aux autres protagonistes pourtant tous excellents.
On est impressionné en bien lorsque l’on découvre que c’est Marjane Satrapi (Persepolis ; The Voices) qui réalise cette grosse production, nous faisant voyager d’une période et d’un pays à l’autre, autant dans le passé (Paris en 1893 et en 1934 ; Stockholm en 1903) que dans le futur (Hiroshima en 1945 ; Cleveland en 1957 ; Nevada en 1961 ; Tchernobyl en 1986) sous forme de flash-back, une façon comme une autre de prouver la portée de cette découverte ainsi que de raconter le plus exactement possible le parcours de ce illustre duo de chimistes depuis leur rencontre jusqu’à la disparition de Marie, en passant par celui de Pierre dans un tragique accident, son dernier combat lors de la 1ère guerre mondiale (l’envoi sur le front de machines à rayons X pour les blessés) et la manière qu’elle a eut d’imposer ses idées et découvertes au sein d’une société dominée par les hommes. Rien de plus normal que le prisme féminin soit assez (omni)présent à l’image, accentué par des tournures pompeuses, sans oublier quelques termes et autres explications scientifiques ici et là.
En résumé, cette adaptation du roman graphique de Lauren Redniss, Marie & Pierre Curie : A tale of love and fallout (2010), a beau être un tant soit peu classique, limite solennel et même parfois didactique, elle n’en est pas moins intéressant et passionnant à plus d’un titre, qu’il soit d’ordre physique, médical (notamment dans la recherche sur le cancer) ou alors militaire...

C.LB



 
 
 
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