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Waves

Sortie  le  29/01/2020  

De Trey Edward Shults avec Taylor Russell McKenzie, Kelvin Harrison Jr., Sterling K.Brown, Lucas Hedges, Alexa Demie, Bill Wise et David Garelik


La vie de deux jeunes couples alors qu'ils mûrissent, apprennent à se connaitre, tombent amoureux...

Le réalisateur, scénariste et producteur américain Trey Edward Shults semble beaucoup aimer les effets de caméra lents, au ralenti et tournants sur elle-même, dans une atmosphère plutôt vaporeuse et un peu subliminale sur les bords, voire légèrement psychédélique, empreinte de douceur et de mélancolie ambiantes, lui qui a notamment travaillé avec Terrence Malick sur The tree of life et Voyage of time comme assistant cameraman. Après ses 2 premiers longs métrages - le drame Krisha et le film d’horreur It comes at night -, le voilà qui s’est attelé à une sorte d’étude psychologique autour d’une certaine jeunesse U.S. chanceuse vivant dans des familles dites aisées, et cela à travers la romance ainsi que la destinée plus ou moins « mouvementée » de 2 lycéens amoureux (puis de 2 autres prenant la relève de ceux-ci) qui s’aiment mais qui vont chacun devoir subir les conséquences de leurs actes.
Que les protagonistes – au demeurant très bons à l’écran ! – soient d’origine afro-américaine ne changent rien au fait de (re)présenter ce qui peut bien leur passer par la tête et les motiver à agir de la sorte lorsque par exemple la pression se fait trop forte (ici, le garçon est « poussé par devoir » par son père à se dépasser de manière intensive, à ne pas faillir en aucun cas et à être au top en toute circonstance, à devenir « une nouvelle machine » et cela dans tous les domaines, autant scolaires que physiques et sportifs. Le rôle des parents a beau être ici relégué en second plan, il n’en est pas moins important et même primordial pour la fameuse « émancipation » tant souhaitée, tant espérée chez leurs grands enfants, réglés par des devoirs et des rigueurs en place, des entrainements en vigueur et des disciplines à suivre à la lettre aussi bien à l’école qu’à la maison ou lors de sorties.
Cette fois, les responsables ne sont pas forcément toujours les autres mais les aléas de la vie que ces « juniors » doivent apprendre à cadrer, à gérer et à surmonter et non à gâcher (lorsque qu’il apprend qu’il a une grave lésion musculaire et qu’il va devoir arrêter la lutte ; lorsque sa copine lui annonce qu’elle est enceinte et qu’il commence à flipper à coups d’alcool et de drogue). Toutes ces raisons qui font que l’on perd pied, que l’on bascule et que l’on part en vrille dans une spirale infernale (la violence et la haine du 1er jeune homme) ou, au contraire, que l’on se ressaisit, que l’on s’accroche et que l’on se bat pour s’en sortir absolument (l’acceptation et l’amour de la sœur de ce dernier).
Si le film aurait gagné en rythme en étant un peu plus resserré (on voit défiler les 2h10, surtout dans la 2ème partie qui joue à fond la carte du pathos et du happy end), il n’en est pas moins puisant, profond, intense, agrémenté d’une photo parfaitement maîtrisée – et pour cause ! - et d’une belle BO branchée hip-hop, forcément...

C.LB



 
 
 
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