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3 jours et une vie (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  25/02/2021  

De Nicolas Boukhrief avec Sandrine Bonnaire, Pablo Pauly, Charles Berling, Philippe Torreton, Margot Bancilhon et Dimitri Storoge (sur Ciné + Premier le 25/02)


1999 - Olloy - Les Ardennes belges. Un enfant vient de disparaitre.
La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un événement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin.


La rentrée cinématographique semble s’annoncer sous les meilleurs auspices, notamment à la vue de ce thriller des plus passionnants, des plus poignants et des plus haletants qui soient. Tout d’abord, un sujet très rarement abordé à l’écran, celui de l’infanticide mais surtout ici, le meurtre (« accidentel ») d’un jeune enfant par un autre légèrement plus âgé que lui. Que peut-il bien se passer dans la tête d’un tel gamin lorsqu’il est confronté à un pareil cas de figure, face à l’irrémédiable, voire l’irréparable pour ne pas dire l’impensable ? De quoi est-il capable ou, du moins, comment va-t’il réagir quand ce genre de situation se présente ? C’est justement autour de ces réactions que se construit cette histoire proche d’un fait divers sur fond d’enquête, tirée du roman éponyme de Pierre Lemaitre (aux éditions Albin Michel).
En effet, il fallait toute la force de conviction du jeune acteur, l’expressif Jérémy Senez, puis celle de celui qui endosse le même rôle mais à un âge un peu plus avancé – 15 ans de plus - (l’excellent Pablo Pauly, vu entre autres dans De toutes nos forces, La fille de Brest, Patients, et Blanche comme neige), pour donner une réelle profondeur, une parfaite dimension et un véritable motif de persuasion à leur personnage respectif, là où l’on peut essayer de sonder leurs mentalités et autres secrets plus ou moins enfouis et inavoués, leur mutisme comme leurs fêlures, leur aplomb comme leurs inquiétudes.
Il ne faut pas non plus oublier le jeu du reste du casting : Sandrine Bonnaire en mère humble à la limite de l’apitoiement parfois, Charles Berling en père gréviste et excédé par l’existence qu’il a du mal à subir (il a une tête à la Vincent Lindon dans ses « mauvais jours » !), Philippe Torreton en médecin débonnaire et consensuel, ainsi que Margot Bancilhon (Nous 3 ou rien ; Five ; Going to Brazil ; La monnaie de leur pièce) en voisine amie, l’un des éléments déterminants de la nouvelle « vie » de notre protagoniste principal. Un grand bravo au réalisateur Nicolas Boukhrief (Le convoyeur ; Gardiens de l’ordre ; Cortex ; Made in France ; La confession) qui ne nous a jamais vraiment fait défaut question drame.
Quant à la construction narrative du film, elle est parfaitement posée et mijotée aux petits oignons, avec sa bonne dose d’ambiances prenantes, de dialogues justes (ce qu’il faut !), et d’un sens du sacrifice fort bien développé. Si on finit par des ramifications de décors qui eux aussi ont leur mot à dire, puisées dans l’actualité de fin décembre 1999 (souvenez-vous de cette incroyable tempête pour le moins dévastatrice survenue en France et dans une grande partie du reste de l’Europe !), alors vous ne serez vraiment pas déçu de cette intrigue d’une portée intimiste aussi maîtrisée qu’accaparante.

C.LB



 
 
 
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