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Never grow old

Sortie  le  07/08/2019  

De Ivan Kavanagh avec Emile Hirsch, John Cusack, Déborah François, Molly McCann, Quinn Topper Marcus, Sam Louwyck et Danny Webb III


Un charpentier et entrepreneur de pompes funèbres irlandais Patrick Tate vit avec sa jeune famille à la périphérie d’une petite ville sur la route de la Californie pendant la ruée vers l’or de 1849.
La vie y est dure mais paisible jusqu’à l’arrivée de Dutch Albert et sa bande de Hors-la-loi qui va tout faire basculer et l’obliger à protéger sa famille…


Un western, c’est déjà pas très courant dans le paysage cinématographique actuel, mais avec un casting pareil, c’est encore plus inattendu, d’autant que sont réunis ici Emile Hirsch en croque-mort plutôt cupide (découvert dans Into the wild mais pas revu depuis longtemps sur nos écrans, au moins depuis Du sang et des larmes, sorti en 2013 !), John Cusack particulièrement méconnaissable en redoutable et diabolique chasseur de primes un brin philosophe (présent notamment dans Le majordome, Maps to the stars, et L’instinct de tuer), et la belge Deborah François qui fait une petite incursion pour le moins convaincante dans une production étrangère (vue entre autres dans Populaire, Cézanne et moi, et Chacun sa vie).
Bref, tout ce petit monde se retrouve dans ce long-métrage pour le moins rustique du réalisateur irlandais Ivan Kavanagh qui semble apprécier la mise en scène posée, la photo léchée (certaines scènes sont illuminées à la bougie façon Stanley Kubrick dans Barry Lyndon), les longs travellings, les lents cadrages et les personnages apeurés. C’est qu’il y a péril en la demeure ou, du moins, dans cette petite ville paisible et chrétienne, dite « sans péché » apparent, tenue par un pasteur qui prêche la « bonne parole » et dirige à peu près tout, devenue un repère de « mécréants » et surtout de truands mal attentionnés – certains ont racheté le saloon et en ont fait une sorte de bordel –, avilissant les gens, terrorisant les habitants et tuant à bon escient toute âme qui vive et qui ne leur revient pas, les faisant passer de vie à trépas en moins de temps qu’il faut pour le dire. Ce qui va d’ailleurs faire les « bonnes » affaires de ce fossoyeur sans (trop de) remords et avide de pièces d’argent sonnantes et trébuchantes (un personnage qu’on n’a, en général, pas l’habitude de voir dépeint au cinéma), au point de se perdre un peu à ce jeu-là.
Si le scénario n’est pas spécialement nouveau ni très original (une histoire traditionnelle de bons contre des brutes sur fond d’immigration, de sens de la famille et de vengeance, à la fois âpre et bien sombre voire même très noire), il a au moins le mérite de nous dépayser en nous faisant voyager ailleurs (filmé dans le Connemara et dans la région des Terres Rouges du Luxembourg), dans une contrée lointaine, réaliste, sans concession et boueuse, beaucoup moins propre, stéréotypée et « hospitalière » que celles présentes à travers la plupart des films classiques et emblématiques de ce genre, se passant à l’époque des pionniers dans l’Ouest américain. En résumé, un souci d’authenticité qui donne toute sa force et aussi son charme à ce long métrage assez prenant tourné intégralement en plein air...

C.LB



 
 
 
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