en 
 
 
cinema

 
 

Nuits magiques

Sortie  le  14/08/2019  

De Paolo Virzi avec Andrea Roncato, Giancarlo Giannini, Ornella Muti, Giulio Berruti, Paolo Bonaceli et Mauro Lamamtia


Lorsqu'un producteur de renom est retrouvé mort dans le Tibre, les premiers suspects sont trois jeunes aspirants scénaristes. Au cours d'une nuit au commissariat, ceux-ci se remémorent leurs aventures tumultueuses dans les derniers éclats des années glorieuses du cinéma italien.

Le réalisateur Paolo Virzi (La bella vita ; La prima cosa bella ; Les opportunistes ; Folles de joie ; L’échappée belle) aurait-il quelques velléités à vouloir restaurer d’une manière ou d’une autre l’âge d’or du cinéma italien, celui fort glorieux des années 60, 70 et 80 ? On pourrait se poser la question, du moins, le croire aisément en découvrant cet « hommage » non-déguisé aux grandes et anciennes figures de l’époque (Fellini, Mastroianni, Antonioni,...), à toute cette énergie déployée, à toute cette folie ambiante et, bien sûr, à toutes ces références d’antan (gros clin d’œil à La dolce vita, casting avec de ces « gueules », lieux de tournage aussi représentatifs d’un passé flamboyant qu’incroyablement décadents, BO inspirée des célèbres compositions de Nino Rota). De toute façon, il ne s’y serait pas pris autrement !
Cette ode au cinéma transalpin est dépeinte dans la plus pure tradition qui soit de cette période révolue et « bénie des dieux » où ça parlait vite et fort, où ça gesticulait à tout bout de champ, où ça s’emportait pour un rien dans l’exaltation la plus complète, où ça allait à toute vitesse sans avoir presque le temps de reprendre son souffle, bref, où ça sonnait clairement et typiquement italien. Cette caricature exagérée voire exacerbée des producteurs et scénaristes, des réalisateurs et nègres, des acteurs et parasites, des starlettes et des cyniques, des vantards et des escrocs, des entremetteurs, des manipulateurs et des imposteurs, ne peut visiblement qu’annoncer le déclin d’une époque faste, la déchéance d’une insitution, en résumé, la chute de l’empire cinématographique « made in Italia ».
Si tout ce « beau » monde y passe copieusement en version à la moulinette et partant un peu dans tous les sens, on est étonné que cette histoire entre polar et comédie humaine ne soit pas plus tenue, oscillant entre atmosphère superficielle et esprit vain (ça s’écoute beaucoup parler), entre autodérision et déception (chacun y perd ses espoirs), entre promesse et désillusion (chez 3 jeunes finalistes rivaux), entre carrière et désenchantement (avec une petite morale au final). On pensait avoir à faire à une enquête policière et on se retrouve devant une farce outrageusement soulignée par des personnages certes haut en couleurs mais assez « grotesques », entrecoupée de flash-back longs et bavards où les nombreux protagonistes, pour la plupart sous stupéfiants (ou comme tel), n’ont même pas le temps de s’imposer tant ils doivent essayer de surnager et garder la tête hors de l’eau (l’apparition furtive d’Ornella Muti en est une preuve flagrante ici). En bref, ce long métrage très « souvenirs » semble vivre sur des acquis qui n’ont malheureusement plus cours ni raison d’être ou, plutôt, d’exister aujourd’hui....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique