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Les crevettes pailletées

Sortie  le  08/05/2019  

De Cédric Le Gallo et Maxime Govare avec Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, David Baiot, Romain Lancry, Roland Menou, Geoffrey Couët et Romain Brau


Après avoir tenu des propos homophobes, Mathias Le Goff, vice-champion du monde de natation, est condamné à entraîner "Les Crevettes Pailletées", une équipe de water-polo gay, davantage motivée par la fête que par la compétition. Cet explosif attelage va alors se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde. Le chemin parcouru sera l’occasion pour Mathias de découvrir un univers décalé qui va bousculer tous ses repères et lui permettre de revoir ses priorités dans la vie.

Impossible, en voyant l’affiche ci-dessus, de ne pas penser tout de suite au Grand bain de Gilles Lellouche sauf que cette fois-ci ils sont quasiment tous de dos ! Impossible non plus, en lisant le synopsis et en voyant l’intro du film, de ne pas trouver beaucoup de similitudes avec celui espagnol et production à succès outre-Pyrénées, Champions, sauf qu’ici, ce ne sont pas des « handicapés » (bien que par certains côtés – on les traite même de « mongols », c’est vous dire !) et qu’ils évoluent dans le milieu dit compétitif du water-polo (c’est inspiré du réel) et non celui du basket ! Bref, un sujet qui touche au sport, ce fameux « vecteur du respect et des minorités » !
Il n’en fallait pas plus pour imaginer une équipe de « bras cassés », une majorité d’homosexuels et un transgenre, « drivée » par un nageur quant à lui 100% hétéro (« Mr. Propre à la bouche sale »), faisant son mea-culpa suite à quelques mots qui lui auraient échappé par inadvertance (« un homophobe qui coach des homos »). On vous laisse aisément deviner la suite, florilège de scènes plus cocasses voire plus croustillantes les unes que les autres, le tout servi par des répliques piquantes et autres textes pimpants certes un peu trop (bien) écrits mais qui font mouche – et donc rire – à tous les coups.
Loin d’être une réalisation plus ou moins engagée (« il faut défendre nos valeurs et le droit à la différence, toucher la cause homo et celle des minorités ! »), cette drôle de comédie teintée de légèreté comme de gravité (avec des « drames » dans tous les sens du terme), est une ode à l’acceptation de soit et aussi de l’autre avec toutes ses confrontations et tensions à gérer, ses dissemblances à assumer (« et sans aucun tabou ») ainsi que ses problèmes à surmonter, ponctuée de séquences autant festives (sur ce point, on peut compter sur eux dans la démesure dite la fête franchement exubérante !) qu’émotives (ils sont tous aussi touchants qu’attachants et bienveillants, chacun avec le profil adéquat sans être pour autant appuyé ni (trop) caricaturé ou cliché et encore moins outrancier).
Ils ont beau être ce qu’ils sont (« des gens racés et brillants » - forcément me direz-vous, ils sont « pailletés » ! -), chacun en prend un peu pour son grade dans une folie ambiante bien surprenante et fort extravertie qui manque parfois, du moins, tant aux comédies de ce type, pardon, de cet acabit. Ce long-métrage serait-il alors « progressiste » ? Tout à fait à en croire les rires qui fusent à chaque projection, composée d’un public vraiment très éclectique ! Raison de plus pour plébisciter ce genre de cinéma qui fait si souvent défaut chez nous (qu’il est loin le temps de La cage aux folles, n’est-ce pas !) alors qu’il fonctionne à merveille partout ailleurs (souvenez-vous de Priscilla folle du désert, de La mauvaise éducation, de CRAZY, d’Harvey Milk, de A single man, de Ma vie avec Liberace, de Pride ou bien encore de Call me by your name, pour ne citer que certains parmi les meilleurs).....

C.LB



 
 
 
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