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Los silencios

Sortie  le  03/04/2019  

De Béatriz Seigner avec Dona Albina, Yerson Castellanos, Enrique Diaz, Astrid Fernanda Lopez Martinez, Alida Pendurro, Leidy Prieto Echeverry et Heider Sanchez


Nuria, 12 ans, Fabio, 9 ans, et leur mère arrivent dans une petite île au milieu de l'Amazonie, aux frontières du Brésil, de la Colombie et du Pérou. Ils ont fui le conflit armé colombien, dans lequel leur père a disparu. Un jour, celui-ci réapparait mystérieusement dans leur nouvelle maison.

Voilà un film qui porte bien son nom, les silences - du fait que ça ne parle pas beaucoup au quotidien -, et il y en a un sacré nombre tout au long de ce drame qui se déroule dans un lieu dépaysant au possible, l’Amazonie ! Une végétation luxuriante qui semble envahir une bonne partie de l’environnement de ces quelques habitants, pour la plupart des indiens pour ne pas dire des aborigènes civilisés qui survivent tant bien que mal sur leur île – île de la Fantasia - souvent submergée par les eaux du fleuve.
La 2ème réalisation de la scénariste brésilienne Béatriz Seigner (Bollywood dream), plutôt lente, posée et explicative, se pose sur l’existence de ces gens déracinés, pour certains des réfugiés issus du conflit armé, qui sévit toujours et encore en Colombie, et en demande de statut dans cet endroit perdu n’appartenant apparemment à personne. Ici, c’est autour d’une famille de déplacés que l’histoire se concentre, une mère et ses 2 enfants dont le père – et de surcroît mari – a été tué par des paramilitaires parce qu’il vendait des médicaments aux guerrieros, les fameux Farcs colombiens. Mais sans corps identifié, pas d’indemnisation possible pour les survivants qui cherchent à fuir tout combat proche ou toute guerre avoisinante.
A travers le regard d’une fillette et aussi d’un papa quasi muets – sont’ils morts ou bien vivants ? -, on découvre la vie qui s’écoule inexorablement dans ce petit village, en attente d’une réponse, d’un boulot, d’une bonne ou mauvaise nouvelle. Il plane comme un parfum fantastique dit aussi fantomatique (et pour cause !) durant les 1h30 que durent ce film, oscillant entre documentaire presque amateur (les acteurs donnent l’impression d’improviser) et fiction réaliste (commentaires télévisés et radiophoniques à l’appui). La fin finit par expliquer cet état de probation comme d’espoir qui suit en filigrane les errances de ces personnages immigrés malgré eux.

C.LB



 
 
 
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