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The place

Sortie  le  30/01/2019  

De Paolo Genovese avec Valerio Mastandrea, Alba Rohrwacher, Silvio Muccino, Marco Giallini, Vittoria Puccini, Rocco Papaleo et Silvia d’Amico


Un homme mystérieux, assis à la même table d’un café, reçoit la visite de dix hommes et femmes qui entrent et sortent à toute heure de la journée pour le rencontrer et se confier. Il a la réputation d’exaucer le vœu de chacun en échange d’un défi à relever. Tous se précipitent à sa rencontre. Mais pourquoi et jusqu’où iront-ils pour réaliser leurs désirs ?

Impossible de quitter votre siège avant de connaître le dénouement final de ce film d’1h45 à la fois palpitant et intriguant, bref, qui vous tient véritablement en haleine jusqu’au bout ! En effet, comment ne pas être touché, ni rester insensible et encore moins se passionner par la destinée de tous ces protagonistes qui vont et viennent dans ce lieu on ne peut plus commun – un café - afin d’obtenir de précieux conseils de la part d’un « drôle » de personnage aussi bizarre qu’énigmatique, capable dixit-il de réaliser tous vos rêves ou, si vous préférez, de résoudre tous vos problèmes ? En contrepartie, il ne demande qu’une seule chose, que chacun(e), en échange d’un simple accord verbal – sans omettre de raconter quelques pensées et autres détails à la clé -, remplisse une « mission » bien précise, qu’elle soit facile ou malsaine, grotesque ou bien dangereuse, absurde ou alors horrible.
Et pour se faire, rien de mieux qu’avoir face à soi un individu extrêmement posé, aussi calme qu’imperturbable, particulièrement persuasif, jamais à court d’idées ni déstabilisé et encore moins hésitant, capable de vous faire faire ce qu’il veut et quand il l’a décidé, toujours avec votre entière approbation (on ne peut résister à ses décisions !). Interprété par Valerio Mastandrea (vu notamment dans Devenir adulte, Nid de guêpes, Le caïman, Nine, Pasolini, Fais de beaux rêves, et récemment dans Euphoria), on ne peut qu’acquiescer devant sa remarquable prestation toute en retenue et en douceur, avec beaucoup de talent, de justesse et de droiture incarnés. Il donne réellement l’impression de passer un pacte « diabolique » avec son interlocuteur, un peu à la manière d’un « parrain » mafieux.
On se laisse prendre aux règles de ce jeu subtilement machiavélique, de ce principe d’accords passés tous plus insensés et pour certains plus inconvenants les uns que les autres, happer par sa détermination à ne rien lâcher vis-à-vis de celui ou celle qu’il a devant lui, imposant seulement sa voix convaincante et son regard pénétrant. Quel coup de maître ! Bravo au réalisateur et scénariste Paolo Genovese déjà maintes fois récompensées en Italie et ailleurs (on lui doit entre autres Immaturi, Una famiglia perfetta, et Perfetti sconoscuti) qui a su parfaitement installer un excellent procédé de suspense tout en nuance et en rebondissements sans pour autant être complexe, le tout dans un unique décor, proposant ainsi une possibilité d’adaptation théâtrale tout à fait apparente voire même évidente...

C.LB



 
 
 
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