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Moskvitch

Sortie  le  23/01/2019  

De Aram Shahbazyan avec Martun Ghevondyan, Hilda Ohan et Frunkiz Amirkhanyan


Hamo, un vieux paysan vit avec son épouse dans un village reculé des montagnes d’Arménie. L’argent que leur fils leur envoie de Russie leur permet tout juste de survivre. Mais Hamo nourrit un rêve : acquérir une Moskvitch, la plus belle voiture du monde, celle que lui avait promis le pouvoir soviétique et qu’il n’a jamais eue. L’Urss a disparu mais pas le rêve d’Hamo. Il apprend justement qu’il y a en une à vendre dans un village voisin...

Ah, quand la nostalgie d’un ancien régime à tout jamais disparu vous prend d’un seul coup, il peut facilement vous faire tourner et même perdre la tête ! C’est ce qui va justement arriver à un viel homme à la bonne bouille – comme d’ailleurs la plupart des autres protagonistes de cette comédie dramatique ! -, avec sa barbe blanche façon Georges Moustaki et son col de chemise boutonné jusqu’en haut, lui qui rêve que d’une seule chose, s’acheter une 408 flambant neuve, ancienne voiture dite de « luxe » russe destinée à l’exportation dans les années 50/60, à l’époque de l’ère soviétique en pleine guerre froide.
Son obsession quasi unique (il passe son temps à calculer et de plus en dollars, n’étant pas vraiment sûr de ce « monde sans foi ni confiance » !) et son obstination bien chevillée au corps (et à l’esprit également !) à vouloir acquérir coûte que coûte un tel véhicule vont peu à peu avoir raison d’un certain nombre d’incidents plus ou moins graves mais qui vont aller crescendo jusqu’à le rendre presque fou, limite zinzin. Déjà perturbé par l’absence de son fils parti vivre à Moscou et par sa pauvre existence « sans un kopek » dans un trou à rats complètement paumé en pleine campagne, consacrée exclusivement à trouver quelque travail à faire pour espérer pouvoir si possible se mettre si quelque chose à manger dans son assiette ainsi que dans celle de sa femme.
Voilà donc un gentil petit film indépendant à l’ambiance aussi touchante que bon enfant qui, certes ne cassera pas 3 pattes à un canard (il donne l’impression de dater un peu), mais qui pourtant se laisse regarder sans chichi ni prétention (ça rouspète et ça râle pour un rien, ça gesticule à tort et à travers, ça s’invective pour n’importe quelle raison, ça se moque aussi et ça débloque comme ça déraille parfois), docilement telle une ode à l’espoir et à la persévérance sur fond d’une certaine misère ambiante et d’un passé révolu, le tout autour d’un pan de l’histoire glorieuse de l’ex-URSS, images d’archives à l’appui.

C.LB



 
 
 
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