en 
 
 
cinema

 
 

The hate u give – La haine qu’on donne

Sortie  le  23/01/2019  

De George Tillman Jr avec Amandla Stenberg, Regina Hall, Russell Hornsby, K.J. Apa, Common, Lamar Johnson, Issa Rae (Insecure), Algee Smith et Anthony Mackie


Starr est témoin de la mort de son meilleur ami d’enfance, Khalil, tué par balles par un officier de police. Confrontée aux nombreuses pressions de sa communauté, Starr doit trouver sa voix et se battre pour ce qui est juste.

Comment imaginer ou même penser que la jeune et belle actrice américaine Amandla Stenberg (vue dans Hunger games, Colombiana et Darknest minds - rébellion), omniprésente à l’écran ici pendant plus de 2 heures (puisque toute l’histoire tourne autour d’elle et surcout de son point de vue, témoin direct de l’assassinat de son meilleur ami oblige !) avec son beau visage aussi doux qu’expressif grâce entre autres à un sourire sacrément ravageur, puisse à seulement 19 ans, et cela depuis bien avant la fin du tournage de ce film disons plutôt « contestataire », avoir fait la couverture du célèbre magazine TIME qui l’a considéré comme "l'une des 30 jeunes les plus influents de l'année 2015", et être devenue une militante sociale très engagée politiquement, notamment en tant que membre actif au sein du mouvement de protestation Black Lives Matter ? Rien de plus normal quand on découvre ce scénario poignant, adapté d’après le roman au succès international d’Angie Thomas (édité chez Nathan et traduit par Nathalie Bru) qui s’est elle-même basée sur les nombreuses violences, brutalités et autres « bavures » policières commisses un peu partout aux Etats-Unis ces temps-ci !
Impossible donc ne pas la voir à l’image en train de combattre ardemment les injustices et inégalités dans cette production particulièrement pro-black (panther ?) – merci pour les discours et autres speechs quelque peu moralisateurs limite militaires donnés par son père à ses enfants (« connaissez vos droits, apprenez-les par-cœur, il faut s’attendre à tout ! ») dans ce long-métrage qui donne le méchant rôle à certains blacks mais surtout aux policiers si possible blancs ! -, elle qui se défend de venir du ghetto tout en jouant une version totalement différente – elle sort en catimini avec un gentil blanc - dans son lycée huppé ! En son âme et conscience, la question qu’elle se pose tout au long de ce drame est de savoir si elle doit ou non s’exposer en tant que témoin, tout en essayant d’oublier ce qui s’est passé et de garder la tête haute comme si de rien n’était.
Si les dialogues n’étaient pas tous aussi (trop) bien écrits et léchés (pas de réelle spontanéité ou d’emportements dans les discours) et les expressions autant posées (aucun vrai traumatisme visible ni de véritable remise en cause de son affect et encore moins de possible dérapage quand on vient d’une famille aussi juste et droite : on n’a pas le droit à l’erreur !), on pourrait aisément adhérer nous aussi à cette activiste en colère on ne peut plus combative face à l’injustice, à ce qu’elle a vu et voit autour d’elle (le policier responsable du meurtre de son ami n’est même pas jugé ni inculpé). Mais découvrir cette « Miss Basket » en nouvelle pasionaria afro-américaine qui monte sur une voiture et harangue une foule en délire lors d’une manifestation soi-disant pacifique, le tout au son d’une BO branchée rap bon ton (vintage genre Tupac), ça ne passe pas entièrement.
Bref, on a un peu de mal à y croire totalement, d’autant que toutes les bonnes volontés proches sont mises à forte contribution (frères, mère, parrain, amis...). Dommage que ce film de George Tillman Jr.(Notorious B.I.G.), devenu « coup de poing » de l’autre côté de l’Atlantique et qui met l’Amérique face à ses plus grandes contradictions, n’arrive pas à être plus objectif que cela, plus proche d’un message en tant que porte-parole pour l’actrice/héroïne qu’autre chose...

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique