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Monsieur

Sortie  le  26/12/2018  

De Rohena Gera avec Tillotama Shome, Vivek Gomber, Geetanjali Kulkami, Rahul Vohra et Divya Seth Shah


Ratna est domestique chez Ashwin, le fils d'une riche famille de Bombay. En apparence la vie du jeune homme semble parfaite, pourtant il est perdu. Ratna sent qu'il a renoncé à ses rêves.
Elle, elle n'a rien, mais ses espoirs et sa détermination la guident obstinément. Deux mondes que tout oppose vont cohabiter, se découvrir, s'effleurer...


Oubliez un peu les films estampillés Bollywood avec un scénario toujours positif, plein de beaux acteurs, de chansons joyeuses ainsi que de danses lascives, et venez plutôt découvrir la plus ou moins dure réalité de l’existence dans cet immense pays du sud de l’Asie (le 7ème plus grand du monde), l’Inde et plus particulièrement la vie dans la ville de Bombay ! Loin d’être un énième long métrage autour de nombreuses classes sociales et des conditions laborieuses voire difficiles pour un certain nombre d’indiens, dans cette 2ème contrée la plus peuplée de la planète, Monsieur (Sir, titre en indien et en anglais) est une histoire d’amour impossible, une rencontre entre 2 castes très différentes ou du moins séparées et on ne peut plus inégales, mais où « chacun a le droit de poursuivre son rêve ».
Pour elle, une jeune villageoise récemment veuve et servante au sein d’un luxueux appartement dans une tour hypermoderne à Bombay, c’est de devenir un jour créatrice de mode après avoir suivi une formation dans un cours de couture, alors que pour lui, poli (bcbg) et riche fils à papa entrepreneur en bâtiments, c’est de pouvoir trouver enfin l’âme sœur après avoir annulé son mariage ! Si elle semble dévouée, sincère, réfléchie, honnête, heureuse, bref, forte et brave avec un visage délicat, chaleureux, très apaisant qui respire la confiance, lui donne l’impression d’être doux, timide, réservé, un peu déprimé aussi, le regard tout attendri pour cette femme de ménage épanouie mais néanmoins considérée comme une paria, limite une « intouchable » dans cette partie du monde.
Dans un tel contexte intime (la plupart des scènes se déroulent à l’intérieur dans ce vaste appartement), comment voulez-vous que ces deux-là, qui cohabitent sous le même toit, puissent s’épanouir librement, loin des barrières ségrégationnistes et des considérations environnantes (entre employées, ça se raconte les petites habitudes de leurs employeurs !), si les sentiments décident de s’en mêler et si l’un comme l’autre ne reste pas insensible au charme qui opère lentement mais sûrement ? De quoi être vraiment perturbé, au point de prendre de sages résolutions et de bonnes décisions avant que l’inévitable s’installe indéniablement, inexorablement !
Malgré un scénario assez prévisible qui tourne légèrement en rond, on se laisse prendre par leur « idylle » naissante subtile en se disant que les contes de fées n’ont pas toujours leur place, même au pays de l’une des civilisations les plus anciennes du monde...

C.LB



 
 
 
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