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L’ange

Sortie  le  09/01/2019  

De Luis Ortega avec Lorenzo Ferro, Chino Darin, Daniel Fanego, Mercedes Moràn, Malena Villa, Cecilia Roth et Luis Gnecco


Buenos Aires, 1971. Carlitos est un adolescent de 17 ans au visage d’ange à qui personne ne résiste. Ce qu’il veut, il l’obtient.
Au lycée, sa route croise celle de Ramon. Ensemble ils forment un duo trouble au charme vénéneux. Ils s’engagent sur un chemin fait de vols, de mensonges où tuer devient bientôt une façon de s’exprimer...


Attention, quand on découvre qu’un film est produit par Pedro Almodovar sans qu’il soit forcément le réalisateur, il faut s’y arrêter un peu histoire de bien se pencher sur ce qu’il nous propose ! Et d’ailleurs, vous ne serez en général pas déçu du voyage, d’autant plus si le long-métrage en question est un thriller argentin des plus toxiques, voire des plus dangereux, même des plus sanglants pour ne pas dire des plus immoraux qui soient !
Comment il peut en être autrement lorsque l’on voit le personnage principal, l’ange donc (sous les traits du jeune acteur argentin Lorenzo Ferro), se comporter de la sorte, volant, provocant, allumant et tuant sans sourcilier, sans avoir le moindre remords ni un quelconque sentiment de culpabilité, et tout cela en toute liberté et inconscience, avec du culot à revendre, une décontraction affichée, une confiance à toute épreuve, un aplomb à en déstabiliser plus d’un et une désinvolture d’adulte alors qu’il interprète ici un ado d’à peine une vingtaine d’années !
Quand on voit sa belle petite « gueule » de blondinet, on n’imagine pas une seconde que c’est celle d’un égoïste, doublé d’un hypocrite et d’un menteur, de plus canardeur et exterminateur à ses heures, tout juste sortie d’une maison de correction et prêt à rejouer les « monte-en-l’air » à la moindre occasion qui se présente. C’est bien simple, cet inverti au visage encore poupin et au grain de folie n’en fait qu’à sa tête, improvisant des propres règles tout en les imposant aux autres (il est incorporé dans un gang « familial » de braqueurs grâce au père après avoir jeté son dévolu sur le fils, un camarade de classe !), armé jusqu’aux dents (il porte constamment sur lui 2 flingues).
On se doute bien que tout ça va forcément mal finir – inspiré d’un fait divers criminel - mais on se laisse emmener par des dérives de ce duo/trio de gangsters qui ne se posent jamais, du moins, pas beaucoup de questions, évitant ainsi les discussions existentielles et autres pensées sentimentales. On doit ce script au cinéaste Luis Ortega qui, pour son 4ème film (après notamment La caja negra ou si vous préférez Black box, Monobloc et Lulu) et malgré parfois un manque de véritable structure narrative soutenue, nous dépeint des protagonistes sans foi ni loi évoluant dans les années 70 (d’où une BO rock éclectique et chargée) avec autant de brio que de justesse. Comme quoi, il faudra dorénavant se tourner vers le cinéma argentin pour découvrir des curiosités telles que le furent Les nouveaux sauvages en 2014 et El clan en 2015....

C.LB



 
 
 
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