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Sortie  le  09/01/2019  

De Ali Abbasi avec Eva Melander, Eero Milonoff, Jorgen Thorsson, Viktor Akerblom, Joakim Olsson et Andreas Kundler


Tina, douanière à l’efficacité redoutable, est connue pour son odorat extraordinaire. C'est presque comme si elle pouvait flairer la culpabilité d’un individu. Mais quand Vore, un homme d'apparence suspecte, passe devant elle, ses capacités sont mises à l'épreuve pour la première fois. Tina sait que Vore cache quelque chose, mais n’arrive pas à identifier quoi. Pire encore, elle ressent une étrange attirance pour lui...

Ne dit-on pas que « qui se ressemble s’assemble » ! Cette formule pourrait tout à fait correspondre à cette espèce de fable revue et corrigée, une sorte de conte non pas de fées, tel qu’on l’imagine habituellement, mais cette fois de « trolls », des gens en apparence complètement humaine mais de façon plutôt hideuse voire monstrueuse (ressemblant plus à des hommes préhistoriques, un peu à la Neandertal) qui évoluent dans notre environnement (ils vivent le plus proche possible de la nature, essayant d’être en osmose pour ne pas dire en harmonie avec elle et tout son bestiaire) en s’adaptant le mieux qu’ils le puissent dans notre société.
C’est d’autant plus frappant que ces personnages laids et difformes (bravo les effets spéciaux !), aussi mystérieux qu’attachants, ont des expressions et des réactions assez animales, ressentant des choses (réagissant notamment à l’odeur de la culpabilité et de la colère chez autrui), s’ébattant tout nu dans la forêt, attirant la foudre sur eux, se reniflant et parfois grognant comme des chiens, bref, des êtres hors-norme qui vivent autrement, presque comme vous et moi, sans que quiconque le sache ou ne s’en rende compte. Comment reconnaître la suédoise Eva Melander (vue dans Flocken pour lequel elle a remporté l’équivalent de l’Oscar suédois, L’hypnotiseur et Sebbe) sous les traits de cette employée des douanes déstabilisée mais au flair infaillible, et le finlandais Eero Milonoff (aperçu entre autres dans Ganes, False trail, Sixpack movie, et The happiest day in the life of Olli Màki) en suspect mangeur de vers de terre ?
Voilà bien l’un des scénarios les plus bizarres et les plus incroyables qu’il nous a été donné de voir depuis longtemps, adapté du roman de John Ajvide Lindqvist (auteur suédois qui a inspiré Morse de Tomas Alfredson) : une rencontre fortuite entre 2 de ces drôles de « spécimens » qui va déclencher un certain nombre de conséquences particulièrement fascinantes et pour le moins inattendues chez eux (et, par la force des choses, chez nous aussi !). Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si ce film de genre mi-réaliste mi-fantastique, en plein rapport avec la différence, a remporté le Prix Un certain Regard au dernier festival de Cannes. Donc, si la curiosité ou la stimulation l’emportent sur le doute ou l’appréhension, vous savez ce qu’il vous reste à faire...

C.LB



 
 
 
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