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Utoya, 22 juillet

Sortie  le  12/12/2018  

De Erik Poppe avec Andrea Berntzen, Sorosh Sadat, Aleksander Holmen, Solveig Koloen Birkeland et Elli Rhiannon Müller Osbourne


Île d’Utøya, Norvège. Le 22 juillet 2011. Dans un camp d‘été organisé par la Ligue des jeunes travaillistes, un homme de 32 ans ouvre le feu. Le film est une reconstitution de cette attaque.

Cette production d’origine norvégienne, assez proche d’un documentaire (images d’archives comprises) tourné avec une petite caméra HD au plus près de ces intervenants comme pour mieux les suivre en temps réel dans leur échappée particulièrement mouvementée ou, du moins, dans leur fuite éperdue, n’est qu’un long plan séquence d’1h30. Pendant ce laps de temps non négligeable, on découvre une bande de jeunes confrontés à l’inimaginable, à l’horreur et à la peur qui peuvent se lire d’ailleurs sur leur visage sans jamais voir ce fameux tueur de 32 ans aux idées d’extrême-droite qui, dans la réalité, a vraiment décimé plusieurs dizaines d’entre eux (on n’entend que le feu assez nourri de ses tirs tout en le devinant assez proche !).
Il y a là certes une prouesse technique évidente et voulue comme si on était plongé en plein carnage plus audio que visuel parmi ces enfants coincés cherchant à se cacher sur cette île théâtre d’une tuerie - avec un sacré travail de mise en scène en amont et, sans (aucun) doute, une certaine part d’improvisation autant dans les réactions que dans les dialogues de chacun(e) -, mais qui n’enlève pas cette « drôle » d’impression d’expérimentation assumée, ôtant néanmoins tout effet de surprise et de tension palpables. Bref, un procédé qui n’arrive pas à convaincre complètement malgré la nécessité de vouloir marquer le coup tout en rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui y ont laissé leur peau.
La protagoniste principale – interprétée par Andrea Berntzen qui fut récompensée pour ce rôle par un Amanda Award lors du Festival international du film norvégien – a beau donné beaucoup de sa personne (tour à tour bienveillante, réconfortante, pleurnichante et même infirmière), elle semble être assez limitée dans ses faits et gestes, son champ d’action ainsi que dans ses commentaires. Quoi qu’il en soit, cet attentat « terroriste » laisse le champ libre à une interprétation et une réflexion cinématographiques fictives, même après avoir recueilli les véritables impressions et propos des rescapés pendant leur parcours de survie....

C.LB



 
 
 
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