en 
 
 
cinema

 
 

Bohemian rhapsody

Sortie  le  31/10/2018  

De Bryan Singer avec Rami Malek, Ben Hardy, Gwilym Lee, Joe Mazzello, Lucy Boynton, Aaron McCusker, Aidan Gillen, Tom Hollander et Gwilym Lee


Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.

Le plus difficile dans un biopic, c’est de trouver le bon angle d'approche narratif et scénaristique pour aborder et respecter tel ou tel sujet aussi délicat, complexe ou sensible soit-il ! Celui du groupe Queen, et plus spécialement de son regretté leader et chanteur Freddie Mercury, était déjà tout tracé, voire beaucoup aidé, pour ne pas dire simplifié, de par leur musique icônique et surtout leurs nombreux tubes qui ont jalonné leur assez relative courte carrière - 13 albums à la clé sur à peine une vingtaine d’années d’existence avec Freddie au chant -. Néanmoins, on ne fait pas uniquement un film de plus de 2 heures avec seulement une association de hits presque enchaînés les uns après les autres, ainsi que l’explication – réelle ou non - de la véritable création plus ou moins « illuminée » de certains de leurs titres les plus emblématiques en prime !
Ce que le réalisateur Bryan Singer, pourtant habitué à des grosses mises en scène beaucoup plus compliquées à monter que celle-ci (souvenez-vous d’Usual suspects, de 4 X-Men – en attendant le prochain en 2019 -, de Superman returns et de Walkyrie !), s’est empressé de faire en nous relatant d’une manière plutôt académique presque classique – sans grande inspiration dite tangible dont il a néanmoins eu souvent le secret ! - le parcours et les relations de cette formation à la fois atypique et inégalée qui a tant marqué les esprits de toute une génération et même encore celle d’aujourd’hui. Certes, la personnalité de chacun des membres est bien représentée ici, avec un côté un tant soit peu excessif à l’encontre du performer Mercury, aussi prétentieux qu’arrogant, aussi coléreux qu’angoissé et aussi turbulent qu’odieux.
Mais le choix de son acteur principal, Rami Malek (Twilight IV & V ; Les amants du Texas ; Old boy ; la saga La nuit au musée, et dernièrement Papillon) qui porte littéralement cette production sur ses frêles épaules, laisse quelque peu à désirer : en cause, tout particulièrement ses « fausses » dents de devant (on ne voit qu’elles !), ses incisives « postiches » (tout comme sa moustache) qu’il semble vouloir remettre à chaque plan d’un coup de langue tel un dentier fort mal ajusté. Et cela ne s’arrête pas là puisque la ressemblance avec l’original « pakistanais » n’est pas vraiment parfaite limite décevante, malgré un certain mimétisme entre autres dans les gestuels et notamment sur scène. Et enfin, le penchant plus axé homosexuel que bisexuel – une évidence dès le départ - bien trop marqué, accentué et clamé haut et fort, porté comme un étendard pour une cause quelconque – juste ou pas – pendant une bonne partie du film.
A se demander si Bryan Singer n’a pas voulu tout cela, c’est-à-dire marquer le coup suite aux révélations de ses dernières accusations d’agressions sexuelles qui d’ailleurs l’ont obligé à être renvoyé de la Fox : la chasse est ouverte et rebonjour Dexter Fletcher, d’abord sur le projet puis viré et finalement de retour mais pourtant non-crédité au générique ! Cette valse des réalisateurs a-t’elle changé ou compromis quelque chose dans cette approche parodique on ne peut plus « sentimentale » de ce long métrage ? Allez savoir ! Quoi qu’il en soit, on se laisse porter par la destinée de ses 4 musiciens hors pair – l’apparence des 3 autres (Bryan May, Roger Taylor et John Deacon) est quant à elle fort heureusement respectée -, tout en vibrant à l’écoute de leurs standards les plus représentatifs de leur carrière, agrémentée d’un final en hommage au Live Aid de 1985 comme si on y était (effets spéciaux et "émotionnels" garantis)....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique