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First man – le 1er homme sur la Lune

Sortie  le  17/10/2018  

De Damien Chazelle avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke, Corey Stoll, Claran Hinds, Lukas Haas, Pablo Schreiber et Kyle Chandler


Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale.

Tiens, un film qui ne cherche pas à aller encore une fois « tutoyer les étoiles » au fin fond de l’univers galactique comme la plupart des productions de science-fiction ou de fantastique de ces dernières années, mais juste à nous raconter l’histoire de celui qui a tout simplement foulé en premier la Lune il y a de cela très bientôt 50 ans ! Adaptée de la biographie du légendaire Neil Armstrong, écrite par James R. Hansen et intitulée Le premier homme : à la découverte de Neil Armstrong (éditions Robert Laffont), cette aventure aussi authentique qu’incroyable et aussi folle qu’extraordinaire, nous permet de découvrir l’envers de cette épopée démentielle, certes l’astronaute et ses multiples expériences et autres tests incessants subits, mais surtout l’homme qu’il était en privée, à la maison, intimement, en famille avec sa femme et ses enfants.
Si son comportement peut paraître quelque peu tendu, nerveux (il y a de quoi) voire parfois houleux – et pour cause, vue la pression et l’enjeu qui pesaient sur ses épaules – (formidablement interprété par Ryan Gosling – Drive ; The place beyond the pines ; Blade runner 2049 -, tout en fausse retenue), il l’était presque tout autant face à son épouse (jouée par Claire Foy, vue entre autres dans Le dernier des templiers, Wolf hall, The lady in the van, et Paranoïa) et ses 2 enfants restants, ayant perdu tragiquement sa fille de 4 ans, atteinte d’une tumeur au cerveau. Quoi qu’il en soit, on suit aussi bien la progression de ses nombreux entrainements et essais vers son fabuleux destin que l’état psychologique (un facteur humain primordial) et la prise de conscience troublée dans lesquels il se trouve à chaque étape de cette course à la conquête de l’espace et de cette « guéguerre » entre russes et américains lors de l’exploration spatiale (entrecoupée d’ailleurs de quelques extraits d’images d’archives de cette époque).
Outre sa forme de biopic légèrement classique sur un peu moins d’une dizaine d’années (les différents projets depuis Gemini jusqu’à ceux d’Apollo et le retour du fameux Apollo 11 sur Terre), on est fortement marqué pour ne pas dire spécialement frappé par le réalisme et l’intensité de la mise en scène – celle de Damien Chazelle à qui l’on doit Whiplash et l’oscarisé La la Land (avec déjà Ryan Gosling !) -, tournée au plus près de son acteur principal, ne le lâchant pratiquement pas d’une semelle, dans une ambiance plus vraie que nature (entre joie et déchirement, espoir et sacrifice), grâce à une bande-son à la fois puissante et omniprésente comme si on y était, plongé dans les diverses épreuves rencontrées, le bruit avec (depuis le début avec les secousses dans le cockpit d’un X-15 jusqu’à celles du décollage depuis Cap Canaveral à Houston dans la capsule qui l’emmène sur cet astre de la nuit tant convoité, en passant par un « rodéo dans l’Espace »).
Même si on connaît tous d’avance plus ou moins bien le triomphe de cette mission historique qui a pourtant marqué tant d’esprits (comme celui de Steven Spielberg qui fait ici office de producteur plutôt « avisé »), on est bel et bien pris par la passionnante et sensationnelle odyssée à l’approche viscérale – sans pour autant en faire des tonnes ! - de ces « marins du ciel » qui ont réussi « un bon de géant pour l’humanité »...

C.LB



 
 
 
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