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The mumbaï murders

Sortie  le  21/11/2018  

De Anurag Kashyap avec Nawazuddin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobhita Dhulipala, Anuschka Sawhney, Mukesh Chhabra et Amruta Subhash


Mumbai. Ramana tue, en série. Raghavan, jeune policier n'a qu'une obsession, arrêter le criminel.
La chasse est lancée. Mais les crimes ne cessent de se multiplier. Le destin de ces deux hommes semble être plus qu'à jamais lié.


Le réalisateur indien Anurag Kashyap nous a habitué, au moins depuis Gangs of Wasseypur (présenté à Cannes en 2012), à tourner des films très réalistes et à nous donner une vision assez proche de celle existante aujourd’hui en Inde, autant une image proche des conditions de vie. Actuelles que des mutations rencontrées dans un tel pays. Très imprégné par une forme de cinéma dite à l’américaine – et rien que son générique version « Danny Boyle », aussi virtuose qu’énergique et aussi original qu’halluciné, en est déjà une preuve irréfutable ! -, il change radicalement l’image que l’on peut (encore) avoir des traditionnelles productions populaires Bollywoodiennes toutes en romantisme, en couleurs et en chansons.
Ici, on est plongé entre autres dans les bas-fonds d’une ville en partie peuplée d’errants et construite en grande partie de « favelas » où s’entassent ces pauvres ères en mal de (sur)vie. C’est là que le metteur en scène a notamment planté une bonne part de son histoire, le portrait comme le parcours d’un inconnu nommé Ramanna qui commet des crimes sauvages en s’inspirant de Raman Raghav, un psychopathe schizophrène qui sema la terreur en Inde dans les années 60. Un policier plutôt instable, Raghavan, s’est juré de le retrouver et de l’arrêter. Mais lequel est réellement la proie de l’autre ?
Le principe des « âmes sœurs » est ingénieusement et adroitement amené avec une montée certes crescendo, à la fois des meurtres et de l’enquête, mais aussi de leurs rapports avec leurs proches et surtout leur conscience. Si l’un est la « vidéosurveillance du Seigneur », au regard fou comme possédé - formidablement interprété par l’acteur Nawazuddin Siddiqui (déjà présent dans Gangs of Wasseypur et vu récemment dans Lion) -, l’autre est un jeune commissaire quelque peu caricatural sur les bords tout en se donnant un genre outrageusement assumé (frimeur avec ses grosses Ray Ban perpétuellement posées sur le nez, violent gratuitement, macho comme ce n’est pas permis, junkie à donf) – joué par Vicky Kaushal aperçu dans Maasan -. A eux deux, ils « squattent » les 2 heures du film !
Malgré un discours parfois bavard, une narration entrecoupée de (trop) nombreux chapitres et un certain manque d’enjeux comme de suspense de par l’allure on ne peut plus décontractée du tueur, on se laisse happer par les turpitudes « existentielles » de ces protagonistes démoniaques – dans tous les sens du terme - et par ce long-métrage hardcore énervé non-conventionnel, très « branché » côté BO électro...

C.LB



 
 
 
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