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Le Pape François, un homme de parole

Sortie  le  12/09/2018  

De Win Wenders avec surtout le Pape François


Le 13 mars 2013, le Cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, devient le deux cent soixante sixième Souverain Pontife de l’Église Catholique. C’est le premier Pape originaire d’Amérique du Sud, le premier jésuite nommé Évêque à Rome, mais avant tout le premier chef de l’Église à avoir choisi le prénom de François d’Assise (1181-1226), un des saints catholiques les plus révérés, qui avait dédié sa vie à soulager les pauvres et éprouvait un profond amour pour la nature et toutes les créatures de la Terre qu’il considérait comme la mère suprême.
Le film, plus qu’une biographie ou un documentaire, est un voyage initiatique dans l’univers du Pape François qui s’articule autour de ses idées et de son message, afin de présenter son travail, aussi bien que les réformes et les réponses qu’il propose face à des questions aussi universelles que la mort, la justice sociale, l’immigration, l’écologie, l’inégalité de revenus, le matérialisme ou le rôle de la famille.


Entre le biopic et le reportage, voilà un long métrage dont la vedette n’est pas un acteur habituel voire (re)connu comme tel mais tout simplement la Pape – François, l’actuel ! -, sana aucun doute le dernier vrai héros des temps modernes qui, au lieu de répéter et de jouer un « rôle » de composition devant un metteur en scène, endosse humblement celui de sa « divine » fonction, celle de prêcher la bonne parole aux différents peuples ou bien face à caméra, entre paix global, espoir « sain » et amour de son prochain en ce bas-monde qui en a tant besoin ! D’autant que son job n’est vraiment pas de tout repos même à 81 ans, voyageant continuellement tout autour de la planète (de l’Italie à l’Argentine – son pays natal – en passant par le Brésil côté résidents de bidonvilles, la Bolivie face aux ouvriers, la Sicile via Naples dans un centre de détention tout comme aux Etats-Unis d’ailleurs ou bien New-York pour un discours à l’O.N.U. devant les grands de ce monde...) pour aller proclamer quelques vœux pieux et autres paroles réconfortantes auprès d’une foule importante toujours plus nombreuse, plus grandissante, ainsi que pour secourir, du moins, aider les plus démunis d’entre eux qui survivent tant bien que mal et grossissent à vu d’œil le flot déjà bien constant et conséquent de malchanceux « miséricordieux » sur Terre !
Le Pape François nous dit tout cela avec des mots simples, des phrases faciles à comprendre, des expressions souvent imagées, des réflexions pleines de bon sens (faits et chiffres à l’appui), des pensées qui parlent à tous et à chacun, cherchant des réponses « radicales » à des questions (« comment vivre aujourd’hui en paix ? ») tout en regardant fixement le doigt parfois pointé la caméra de Win Wenders, ce célèbre réalisateur allemand venu l’interviewer dans une ambiance d’une blancheur persistante presque immaculée, au moins aussi pure que sa robe. « La pauvreté est au centre de l’évangile » (à grands renforts d’extraits d’un film tourné en noir & blanc par Win Wenders lui-même à la manière de ces films muets d’antan, retraçant la vie de Saint François d’Assise) ; « Les 3 T, bases essentielles dont a besoin chaque individu dans son existence : travail, terre et toit ! » ; « Il faut coûte que coûte protéger la terre mère ». Si un certain nombre de messages, revenant régulièrement dans ses propos, ont une résomance et une portée disons plutôt écolo, c’est que la dégradation et la destruction de notre environnement est l’un de ses soucis comme de ses engagements et l’une de ses priorités majeures.
Vaste sujet que le réalisateur, également narrateur ici en voix off - et en français avec l’accent en prime ! -, nous raconte posément, de façon assez épurée depuis le moment du conclave en 2013 jusqu’à aujourd’hui, les faits et gestes de cet homme « saint », à l’évangile chevillée au corps – et au cœur -, sur fond d’extraits de documents d’actualité d’époque et d’une BO du compositeur – et acteur - Laurent Petitgand (vu en chef d’orchestre dans Les ailes du désir de...Win Wenders !) tour à tour classique et acoustique (notamment à la guitare). Bref, un film initiatique dans l’univers et à l’encontre de sa « Sainteté », produit par le Vatican, qui devrait pouvoir faire venir autant de spectateurs que ceux qui l’attendent fébrilement à chacune de ses apparitions...

C.LB



 
 
 
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