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22 miles

Sortie  le  29/08/2018  

De Peter Berg avec Mark Wahlberg, Iko Uwais, Lauren Cohan, Ronda Rousey, John Malkovich, Lee Chae-rin et Terry Kinney


Un officier d’élite du renseignement américain tente d’exfiltrer un policier qui détient des informations compromettantes.
Ils vont être traqués par une armée d’assassins tout au long des 22 miles les séparant de l’avion qui leur permettra de quitter le pays.


Ils ont bel et bien changé les longs métrages d’espionnage d’antan : dorénavant, ça ressemble plus à des films d’action très énergique limite « speedés », avec des missions secrètes mouvementées, voire même « sacrifices », aux répercussions politiques, diplomatiques et économiques importantes, des courses-poursuites aussi impressionnantes qu’invraisemblables dans une surenchère de cascades plus folles les unes que les autres, des combats à main nu chorégraphiés comme ceux de kung fu et de catch mais avec la violence des coups – les chairs qui saignent et les os qui craquent - en plus, des tirs nourris et des attaques pleines d’explosions démentielles sur fond de dialogues parfois réduits à leur plus simple expression.
Néanmoins, concernant ce dernier point, cette production-là, la toute dernière du réalisateur Peter Berg (Very bad things ; Bienvenue dans la jungle ; Le royaume ; Battleship ; Hancock ; Une fiancée pas comme les autres), qui ne fait pas vraiment dans la dentelle ici, ne lésine pas dans un bavardage plutôt incessant par rapport à la norme générale, aux vues de son intro pleine de discutions fusant de toutes parts. En effet, la mise en condition ou, si vous préférez, dans l’ambiance ainsi qu’à l’épreuve, entrecoupée d’expressions furax, d’interrogatoires nerveux et de « guerre des nerfs », ne se fait pas attendre très longtemps, montrant dès le départ une poignée d’hommes et de femmes aussi surentrainés que surarmés, utilisant une technologie « dernier cri » - des gros moyens mis en œuvre - que seuls les américains sont capables d’employer lorsque cela est nécessaire pour le bien de leur Patrie chérie.
Et pendant 1h30, ce n’est qu’une suite de séquences musclées, vives et ultra-rapides, tournées sous différents angles de prises de vue spécialement « chiadés » et montés de façon très « cut » dans une unité à la fois de lieu (sur 22 miles = environs 35 km) et de temps (pendant uniquement 90 minutes) sans baisse de régime ni aucun temps mort, à défaut pourtant de tou(te)s celles et ceux laissés comme tel sur le carreau ! Et qu’importe si le but narratif est à nouveau de récupérer coûte que coûte une matière hyper-radioactive planquée dans des disques contaminés, la finalité scénaristique est cette fois centrée sur le trajet on ne peut plus chaotique et improbable d’un « traître » indonésien – est-ce un atout ou une menace ? – qui demande l’asile aux Etats-Unis en échange d’une info de la plus haute importance.
Mark Wahlberg a beau rempiler dans le rôle du « soldat » revenu de tout (souvenez-vous de ses précédentes prestations – Du sang et des larmes ; Deepwater ; Traque à Boston -avec le même metteur en scène qu’ici !), de plus bipolaire à donf et jacassant à tout va, c’est Iko Uwais (The raid 1 & 2 ; Man of taï chi ; Skyline) qui lui vole la vedette, athlétique au possible et sournois à souhait. Quant à John Malkovich, il semble avoir voulu cautionner ce thriller particulièrement haletant. Reste toutefois un bon divertissement (franchisé ?) qui joue encore à fond la carte de la « nouvelle guerre » du renseignement existante entre certaines surpuissances mondiales bien connues, notamment celle de découvrir celui qui tire les ficelles de toute cette opération à haut risque et, bien sûr, aux multiples cadavres gisants et éparpillés sur les trottoirs...

C.LB



 
 
 
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