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Ma fille

Sortie  le  27/06/2018  

De Laura Bispuri avec Valeria Golino, Alba Rohrwacher, Udo Kier et Michele Carboni


Vittoria, dix ans, vit avec ses parents dans un village reculé de Sardaigne. Un jour de fête, elle rencontre Angelica, une femme dont l’esprit libre et l’attitude provocante tranchent avec le caractère posé de sa mère, Tina. Vittoria est fascinée, mais sa mère ne voit pas d’un bon œil ses visites de plus en plus fréquentes à la ferme où Angelica vit comme hors du monde. Elle ne sait pas que les deux femmes sont liées par un secret. Un secret qui la concerne, elle…

Comment ne pas deviner dès le début le fameux secret qui lie la destinée de 2 femmes tendance « mères », tant « ma fille », la fameuse petite héroïne, ressemble à s’y méprendre pour ne pas dire trait pour trait à l’une d’entre elles et pas forcément celle que l’on imagine ? C’est bien simple voire même évident, c’est presque son portrait craché, la couleur des cheveux en moins, d’autant plus que la petite pose pas mal de questions - normal me direz-vous, surtout à cet âge-là ! - et de plus, tout à fait justifiées vu leur degré de similitudes et d’affinités physiques avec l’intéressée ! On apprend d’ailleurs assez vite qu’en son temps, les 2 femmes ont passé une sorte de pacte entre elles pour la garde ou plutôt le « don » de l’enfant, et donc l’une étant redevable de l’autre moyennant une contrepartie autant financière qu’alimentaire particulièrement astreignante !
C’est que la jeune « mère indigne », interprétée par l’incroyable Alba Rohrwacher (aperçue dans Tale of tales, Taj Mahal, La mécanique de l’ombre, Les fantômes d’Ismaël et, dernièrement, dans Heureux comme Lazzaro, prix du scénario au dernier festival de Cannes), fait tout pour se rendre spécialement odieuse à l’écran en « pauvre femme » bientôt expulsé de chez elle et brebis égarée qui n’en fait qu’à sa tête, oisive, ivrogne, dévergondée ou du moins trainée pour ne pas dire putain. Face à elle, Valeria Golino (Respiro ; 36 quai des Orfèvres ; Olé ! ; La fille du lac ; Actrices ; Les beaux gosses ; La vie très privée de monsieur Sim) a beau être toujours aussi charismatique qu’envoûtante avec sa belle voix grave, elle est néanmoins vampirisée par cette dernière qui lui pique – et remporte - les meilleures scènes comme les meilleures prestations.
Néanmoins, Valeria Golino cautionne ce 2ème long métrage de Laura Bispuri (Vierge sous serment) qui filme lentement mais sûrement, caméra à l’épaule, au plus près de ces acteurs/actrices pour saisir l’ambiance tendue qui règne sur cette grande île de la mer Méditerranée. Et puisque l’intrigue n’est plus de mise, éventée par trop de « déjà-vu » du même acabit et d’une certaine conformité dite parentale, il faut se rabattre sur les performances à la fois poignantes et prenantes de ce casting essentiellement féminin qui accapare l’image comme par exemple toute digne « mama » italienne qui (sait) se (faire) respecte(r)....

C.LB



 
 
 
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