en 
 
 
cinema

 
 

Love, Simon

Sortie  le  27/06/2018  

De Greg Berlanti avec Nick Robinson, Jennifer Garner, Josh Duhamel, Katherine Langford, Alexandra Shipp, Logan Miller et Keiynan Lonsdale


On mérite tous une première grande histoire d’amour. Pourtant pour Simon, c’est compliqué. Il a une vie normale, dans une famille qu'il adore et entouré d'amis extraordinaires, mais il garde pour lui un grand secret: personne ne sait qu’il est gay et il ne connait pas l’identité de son premier coup de cœur, avec qui il communique en ligne. Alors que son secret est menacé d’être révélé, la vie de Simon bascule dans une aventure aussi drôle que bouleversante... Ses amis prendront alors une place essentielle pour l’aider à changer sa vie et découvrir le premier amour.

Difficile d’imaginer qu’Hollywood puisse proposer aujourd’hui une grosse production pour ados qui parle ouvertement d’un 1er amour version homosexuelle, en l’occurrence ici celui d’un lycéen qui tente de faire son coming-out, en le décrivant de la manière la plus simple et la plus délicate qui soit, de la façon la plus naturelle et la plus évidente du monde, comme toute bluette ciblée pour « teenager in love » (une célèbre chanson de Dion & The Belmonts datant de 1959) qui se respecte ! Et pourtant, c’est bien à cela qu’il faut s’attendre cette fois en regardant cette comédie romantique d’un nouveau genre qui utilise tous les clichés habituels mais aussi tous les codes propres à l’univers actuel des jeunes, le tout à grands renforts de téléphone portable, d’ordinateur et de courriers électroniques. Mais que feraient-ils aujourd’hui sans réseaux sociaux, sans connexion et sans autres moyens de communication via internet ?
Passé ce constat autour du fait qu’il n’est plus possible de nos jours de faire un long métrage sans y placer ces fameux produits technologiques (le héros essaye de « draguer sur le net » ou, du moins, semble suivre une « thérapie via des mails » échangés !), on découvre une histoire aussi touchante que sensible, celle d’un garçon banal fort attachant et à la belle gueule (qui s’ignore d’ailleurs !), ayant un « méga secret » mais n’assumant pas encore complètement, sous les beaux traits de Nick Robinson (La 5ème vague ; Being Charlie ; Jurassic World 1) qui devrait devenir très vite la nouvelle coqueluche de ces demoiselles. N’ayant apparemment aucun problème dans son existence de tous les jours (il vit dans une famille bourgeoise aimante et sans soucis d’argent, évoluant dans un milieu ultra-sécurisé, entouré d’amis fidèles), bref, ne manquant de rien (il a sa voiture à lui), en résumé, menant une « vie parfaitement normale » (c’est lui-même qui le dit !) et, de plus, sachant jouer, poser et même danser (on le voit à travers 2 extraits de « comédie musicale »), le contexte dans lequel se déroule ce scénario ne pouvait en aucun cas être grave ni dramatique et encore tragique.
Alors, à quoi bon ce teen-movie tout sourire et plutôt assez consensuel, où tout le monde il est beau, gentil, cool et parfois drôle (entre autres son proviseur et l’un de ses camarades de classe, seuls éléments tour à tour comique et perturbateur du film) ? Sans doute pour son message très positif et sa tonalité particulièrement juste sans honte ni reproche à la clé à part quelques rares allusions, sous-entendus et non-dits, où le fait d’être démasqué ou, si vous préférez, de « sortir de l’anonymat » (en écrivant par exemple son mea culpa), n’a aucun réel impact et aucune véritable incidence sur son entourage même si, au passage, il a un peu brisé le cœur de ses copains par manque de courage (pas de chasse au gay ici, d’autant qu’il y en a un autre qui s’affiche ouvertement dans son établissement !), excepté sans doute venant de ses parents qui en font un peu trop côté discours compréhensifs (sa mère, interprétée par Jennifer Garner, en moralisatrice bon enfant, et son père, alias Josh Duhamel – aperçu dans la saga Transformers -, qui pleure ridiculement sur son épaule) !
Reste une réalisation classique par excellence, parfois caricaturale mais bien développée, pas très détonnante mais on ne peut plus trop « sweet » voire « trop chou » – celle de Greg Berlanti (Le club des cœurs brisés – tiens, déjà ! - ; Bébé mode d’emploi ; ainsi que scénariste de Green lantern et producteur de La colère des titans), lui-même gay (il vit avec un footballeur !) - dans un esprit aussi profond et sérieux que léger et désinvolte, certes prémédité mais sympa et décontracté, qui devrait plaire à tout jouvenceau en âge et en quête d’avoir lui aussi ses 1ers émois, toutes tendances confondues bien sûr, de novice en la matière....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique