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Croc blanc

Sortie  le  28/03/2018  

De Alexandre Espigares avec les voix de Virginie Efira, Raphaël Personnaz, Dominique Pinon (vo : Ginnie Watson)


Croc-Blanc est un fier et courageux chien-loup. Après avoir grandi dans les espaces enneigés et hostiles du Grand Nord, il est recueilli par Castor Gris et sa tribu indienne. Mais la méchanceté des hommes oblige Castor-Gris à céder l’animal à un homme cruel et malveillant. Sauvé par un couple juste et bon, Croc-Blanc apprendra à maîtriser son instinct sauvage et devenir leur ami.

Pour une fois que l’on a l’opportunité de voir un film d’animation 3D d’origine française ou, du moins, luxembourgeoise de par son réalisateur et animateur d’origine espagnole Alexandre Espigares (on lui doit notamment le court-métrage Mr. Hublot, récompensé par un Oscar en 2014), et un peu différent des autres surtout dans sa conception graphique, assez éloigné de ceux sortis habituellement des studios Disney, on ne va pas s’en priver ! En effet, au lieu d’avoir à l’image une animation traditionnelle plus ou moins entièrement dessinée à la main, nous avons là à la fois de la motion-capture et du key frame (traduisez par des « images clés » qui signifient ici une synchronisation particulière mais toute en douceur des mouvements vus à l’écran), ce qui donne un rendu assez réaliste malgré certains personnages et animaux plus ou moins figés, réagissant de manière machinale, artificielle, quasi mécanique (on a l’impression qu’ils portent un masque et que leurs yeux sont inexpressifs, désincarnés, presque fixes voire parfois même immobiles) ainsi que plusieurs passages au rythme quelque peu saccadé.
Quoi qu’il en soit – et quoi qu’on puisse en dise ! -, ce « dessin animé » à l’attitude et au mouvement originaux issus de la nouvelle génération technologique, reste d’un naturel – et pour cause, le film se déroule dans les forêts du Klondike en Alaska ! – et d’une sensiblerie à fleur de peau - surtout les passages au début avec sa mère ! - même avec très peu de dialogues à la clef, le tout sur fond d’aventure, de fougue, de rédemption et d’humanité (surtout animale !) mais aussi de jalousie, de violence, de haine, de cupidité et de cruauté (essentiellement humanoïde). C’est que l’histoire de ce « plus grand chien de traineau » d’abord sauvage, puis séparé, ensuite vendu pour être battu et soumis et enfin sauvé, est l’adaptation fidèle du grand classique de la littérature américaine écrit par le célèbre romancier Jack London et publié en 1906. Et c’est la toute 1ère fois, après plusieurs versions cinématographiques, qu’elle est entièrement réalisée en animation.
Comment ne pas tomber sous le charme de ce scénario aussi prenant qu’émouvant, et comment ne pas succomber aux péripéties somme toutes très universelles mais néanmoins toujours aussi passionnantes, surtout lorsqu’il s’agit d’un animal tel qu’un canidé et de surcroît intrépide ? La raison se trouve également dans la recherche de cadrages nuancés et de beaux paysages (on s’y croirait presque !), ponctuée d’interventions colorées et de leçons de vie (toute la partie chez les indiens). Bref, une production de « genre » pour toute la famille qui sort certes un peu des sentiers battus, pas forcément attractive aux premiers abords, mais qui mérite pourtant d’être vu d’un œil neuf, d’autant plus que le sujet est passionnant à plus d'un titre, un tant soit peu dépoussiéré par rapport aux interprétations proposées précédemment...

C.LB



 
 
 
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