en 
 
 
cinema

 
 

- livre : Entre deux fleuves – journal de Bergen-Belsen de Abel J.Herzberg aux éditions Notes de nuit

le  07/10/2020  



Entre deux fleuves, allusion à l’étymologie du mot Mésopotamie qui renvoie au Tigre et à l’Euphrate, est​ ​le titre du Journal qu’Abel J. Herzberg (1893-1989), juriste et écrivain issu d’une famille juive russe,​ ​naturalisé néerlandais en 1922, publia en 1950 à partir des notes qu’il avait prises durant son​ ​internement au camp de Bergen-Belsen de 1944 à 1945.

Entre deux fleuves. Journal de Bergen-Belsen a été publié tel quel : l'auteur, Abel J. Herzberg, n'a pas voulu revenir sur son journal de crainte d'en dénaturer certains propos notés sur le vif. Du 11 avril 1944 au 26 avril 1945, l'écrivain et juriste hollandais tient son journal alors qu'il a été déporté à Bergen-Belsen (Lande de Lunebourg, Allemagne).
Bergen-Belsen, après avoir été un camp de travailleurs, se voit transformé, dès 1940, en camp d'internement de prisonniers de guerre. En 1943-1944, il devient un camp d'échange dans lequel sont détenus des prisonniers ayant une « valeur marchande ». Intégré au système concentrationnaire à partir de 1943 par l'Office central pour l'économie et l'administration, Bergen-Belsen se voit divisé en plusieurs secteurs : chacune de ces sections correspond à des groupes distincts et répond à des régimes différents.

Le journal d'Abel J. Herzberg constitue, en 230 pages, un rare témoignage de la vie au jour le jour dans un Vorzugslager, camp de prisonniers dont les nazis voulaient préserver la vie. Au-delà des données historiques, Abel J. Herzberg invite son lecteur à réfléchir au sens de la vie, à la condition humaine...

« Une fois par semaine, généralement le mercredi, ils nous mènent au « bain ». Pressés par les vociférations et insultes d'usage, nous nous rassemblons par groupes de quelques centaines d'hommes. Après quoi l'on nous enferme dans une espèce de grande cabane où nous devons nous déshabiller. Puis nous attendons. Quelques centaines d'hommes nus, tel un amas de cadavres. Chacun voyant les gibbosités, les jambes torses, les boutons et les taches de peau des autres. Soixante hommes sont admis en même temps dans la salle, qui comporte douze ou seize douches réparties en rangées parallèles de quatre. Il n'y a pas de séparations. Nous sommes quatre ou cinq sous la même douche, serrés les uns contre les autres et essayant d'éviter autant que possible de nous disputer. Et nous y arrivons parfaitement ! Quelques minutes nous sont accordées pour nous rhabiller, assaillis par les hurlements, les injures, et, au pire, les coups. Jamais jusqu'ici nous ne nous étions aussi violemment sentis réduits à l'état d'animalité. ».

*Dans un autre secteur de Bergen-Belsen mourut, en 1945, Anne Frank, détenue dans des conditions encore plus terribles. La jeune fille nous a laissé un autre poignant témoignage sur sa vie cachée, avant sa déportation.



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique