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- BD : Gentlemind – épisode 1 de Juan Diaz Canales et Teresa Valero (dessin de Antonio Lapoine) aux éditions Dargaud

le  21/08/2020  





New-York et plus particulièrement Brooklyn, 1939. Désargentée, Navit est une jeune artiste sans le sou en rupture avec sa famille juive traditionnelle, folle amoureuse d’Arch Parker, illustrateur aussi talentueux qu’impécunieux. Mais la vie est pleine de rebondissements et son destin va prendre un tour inattendu...
Quelques années plus tard, après avoir épousé un homme richissime, Navit hérite d’une partie de son patrimoine et notamment d’une revue de charme désuet et en perte de vitesse : Gentlemind. Entreprenante, combative, intelligente, audacieuse et débordante d’idées, elle s’improvise patronne de presse et se lance un défi insensé en décidant de moderniser ce magazine jusqu’à en faire un phénomène de société. S’adressant à l’homme contemporain, Gentlemind remporte un succès inespéré.
Mais le souvenir d’Arch Parker, l’éternel amour de Navit disparu sur le front en Europe, hante toujours la jeune femme qui doit affronter la réalité d'une société américaine en plein âge d'or mais résolument machiste...

Premier volet d’un diptyque, Gentlemind est le beau portait d’une femme confrontée à un monde d’hommes, à l’image de celui qui est mis en scène dans la série télévisée Mad men. Coécrit par Teresa Valero et Juan Diaz Canales – le scénariste de Blacksad, l’album de 88 pages est servi par le trait certes rectiligne et sans grande expression mais stylisé et original d’Antonio Lapone (un passionné des années 50), un admirateur d’Yves Chaland et de Serge Clerc, ces stylistes du dessin qui ont fait les beaux jours de Metal Hurlant.
Gentlemind est aussi un hommage à la presse magazine américaine dont certains des titres les plus célèbres, comme Esquire, Life, Time ou Collier’s, sont mis en lumière dans le récit. La scène dans laquelle des femmes « ordinaires » sont invitées à passer en revue les goûts et les marottes des hommes restera comme un moment d’anthologie !
Un récit foisonnant sur 3 décennies et profondément touchant autour du rêve américain vu au féminin, dans lequel on sent battre le cœur d’un New-York quelque peu impitoyable et pulser toute l’énergie de la ville, et qui nous plonge aussi dans l’effervescence de la vie quotidienne au sein d’une rédaction.

-Les auteurs :
* Juan Díaz Canalès est né en 1972 à Madrid, en Espagne. Il lit très tôt de la bande dessinée avant de s'intéresser au dessin animé. C'est décidé, il en fera son métier : à 18 ans il intègre un studio d'animation. C'est là qu'il rencontrera Juanjo Guarnido avec lequel il se liera d'amitié. Juan Díaz Canalès restera en Espagne alors que Juanjo Guarnido partira en France travailler aux studios d'animation de Disney. Mais cela ne les empêche pas de réfléchir à un projet de bande dessinée qui prendra forme sous le nom de Blacksad. Une série écrite par Díaz Canalès dans le plus pur style polar noir des années 50. Pendant ce temps Díaz Canalès continue de fréquenter l'école des Beaux Arts avant de décider de fonder en 1996, avec trois dessinateurs, une société baptisée « Tridente Animation ». Il sera ainsi amené à travailler avec des sociétés européennes et américaines. Díaz Canalès partage son temps entre son activité de scénariste pour la BD ou l'animation et celle de superviseur de séries télé et films d'animation longs métrage. Blacksad est sa première série. Depuis, il collabore avec de nombreux dessinateurs, dont José-Luis Munuera sur le très beau diptyque Fraternity paru chez Dargaud.

*Teresa Valero est née à Madrid le 23 juillet 1969. Passionnée par le dessin depuis toujours et principalement par le cinéma d’animation, elle se heurte pourtant à la difficulté de suivre des études en la matière en Espagne. Finalement, elle suit des études d’administration en entreprise… En 1990, elle rejoint l’équipe des studios Lapiz Azul, réalisant des travaux de pré-production pour des séries TV dont Tintin ou Rupert. Elle rencontre alors Juanjo Guarnido et Juan Diaz Canales avec qui elle se lie d’amitié. Grâce à eux et d’autres personnes, tous passionnés et grands connaisseurs de BD, elle découvre le milieu de la bande dessinée avec passion. Après la disparition des studios Lapiz Azul, elle travaille pour le studio Milimetros comme coordinatrice du département de pré-production sur des séries TV comme Le Show de la Panthère rose, Babar ou Madeline et des longs métrages (Astérix en Amérique). En 1996 elle fonde avec Juan Diaz Canales – qui devient son mari – et d’autres collègues le studio Tridente Animation où elle continue à travailler pour des séries TV (Nanook, Corto maltese, Cédric) et des longs métrages (Astérix et les Vikings, Les Trois rois mages, Bécassine). Au même moment elle donne des cours de story boards et d’autres matières en rapport avec l’animation et la narration à l’Université de Madrid. L’envie de raconter ses propres histoires à travers la BD ou l’animation la pousse à développer plusieurs idées. Sorcelleries, qu’elle a scénarisé, est sa première création dans le monde de la bande dessinée. Avec la dessinatrice espagnole Monste Martin, elle a crée la série Curiosity Shop, affirmant ainsi son statut de scénariste sur la scène de la bande dessinée francophone.

*Antonio Lapone est né le 24 octobre 1970 à Turin en Italie. À partir de 1990 il s’occupe de graphisme publicitaire tout en développant en parallèle son style ligne claire dans le domaine de la BD. En 1999 il gagne le 1er prix de la Fnac de Paris La Défense et publie sa première histoire de la belle "Desy Blonde" dans BoDoï No23. Antonio Lapone aime beaucoup les années 50, ce sont les années qui ont inspiré des auteurs comme Yves Chaland, Walter Minus, Berthet, Serge Clerc. Actuellement en Italie, Antonio Lapone collabore avec différentes maisons d’éditions dont notamment Disney.



 
 
 
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