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- BD : Un air de gravité de Philippe Foerster aux éditions Glénat

le  21/08/2019  



Humour noir mais pensée lumineuse sur fond de surréalisme fantastique !

Dans le monde de l’éternel repos, les ayant-étés vivent dans immeubles taillés dans d’immenses visages de pierre dignes de l’île de Pâques, au sein d’une cité lugubre nichée sur les berges du Styx. C’est dans ce monde sombre et étrange que notre protagoniste narrateur – le lecteur reconnaîtra sans peine l’alter-ego ou le double de Jean-Paul Sartre – nous emmène pour un voyage aux frontières des idées et de l’existentialisme.
On y croise Nietzsche qui parle comme Zarathoustra, Dante pas vraiment divinement comique et tout un tas de créatures que n’aurait pas renié son enfer. On rit (un peu) et on philosophe (beaucoup) en refaisant le monde aux côtés des grands esprits de ce monde, entre petites chroniques du quotidien décalées et profondes réflexions philosophicomiques.
Auteur génial mais injustement méconnu, l’immense Philippe Foerster (Le Confesseur sauvage) nous livre en 110 pages un nouveau monument de cet humour absurde dont lui seul a le secret. Aussi expressionniste par le dessin qu’existentialiste par la pensée, il s’amuse de la comédie humaine et nous permet de rire de nous-mêmes.

-L’auteur : Philippe Foerster suit durant trois années les cours de la section BD de l'Institut Saint-Luc de Bruxelles. Il y fait la rencontre de futurs talents comme Philippe Berthet, Andreas, Antonio Cossu, etc. et participe à la publication du 9e Rêve de 1978 à 1979. Parallèlement, il réalise quelques courtes histoires dans l'hebdomadaire Tintin. En 1980, il entreprend une collaboration suivie avec le mensuel Fluide Glacial. Il y dessin des récits complets à l'humour on ne peut plus sombre. Le premier recueil reprenant ceux-ci, Certains l'aiment noir, paraît aux éditions Audie en 1982 et sera suivi de nombreux autres (La Soupe aux cadavres, L'Appel du fossoyeur, Porte à porte malheur, Nuits blanches, Hantons sous la pluie, Instants damnés, Les Rendez-vous de minuit, La Raison du plus mort, Tous les haricots ont une fin, 20 000 vieux sous la terre)...
Toujours en 1982, il dessine une version toute personnelle de Pinocchio dans la collection "Atomium" des éditions Magic-Strip. À partir de 1987, sans véritablement quitter le domaine fantastique, il donne naissance à Starbuck dans Spirou – la série est reprise en album chez Dupuis. En 1993, il participe à la création d'Oro Production. Après un album réalisé en commun avec Cossu (reprenant divers récits complets et intitulé simplement Foerster/Cossu), il collabore dès l'année suivante à la revue Brazil avec L'Île aux Rhidos et Les Larmes du Cyclope. En 1988, il scénarise également L'Oeil du chasseur, une histoire dessinée par Berthet (Dupuis). En 1995, il s'associe à Andreas et propose Le Styx dans la collection "Signé" du Lombard – à noter que si le scénario est réalisé par les deux hommes, le graphisme est quant à lui interprété séparément, Foerster se chargeant du crayonné.
En 2002, il intègre la collection "Troisième Degré" du Lombard avec la série Silex Files qu'il poursuit jusqu'en 2004. L'année suivante, il retrouve Pinocchio et démarre, toujours dans "Troisième Degré", Gueule de bois. D'un trait caricatural et nerveux, Philippe Foerster renouvelle avec bonheur la bande dessinée belge.



 
 
 
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