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- livre : Algérie, les oubliés du 19 mars 1962 de Alain Vincenot aux éditions de l’Archipel

le  27/02/2019  



La valise ou le cercueil.

S'il y avait une date à éviter pour célébrer la guerre d'Algérie, c'était bien le 19 mars. Pourtant, c'est elle qu'a adoptée la France en novembre 2012. Signés le 18 mars 1962, les accords d’Évian, censés mettre fin à la guerre d’Algérie, prévoyaient notamment un cessez-le-feu le lendemain à midi, les deux parties. Outre la fin des opérations militaires, les 2 parties s’engageaient à « interdire tout recours aux actes de violence, collective ou individuelle ».
Pourtant, les morts, civils comme soldats français, ont continué à tomber. Oubliés. Si, sur le papier, ces Accords stipulaient que les Algériens auraient les mêmes droits que les Français, que les libertés d'opinion, de religion, de langue seraient respectées. Il n’en sera rien. Aussitôt, massacres et enlèvements se multiplient pour pousser les pieds-noirs au départ. En quelques semaines, plus d’un million d’entre eux n’ont d’autre choix que « la valise ou le cercueil ».

Les « oubliés du 19 mars » se comptent par dizaines de milliers.
De nombreux civils disparaissent sans laisser de trace. Plus de 80 000 harkis, abandonnés par la France, sont exterminés par les nouveaux dirigeants algériens. Entre les accords d’Évian et le 5 juillet 1964 – date du retour en métropole des derniers contingents – près de six cents soldats sont tués ou enlevés en Algérie.
Et bien que, conformément aux Accords d'Evian, les prisonniers algériens ont été libérés par la France, seule une petite dizaine l'a été par l'Algérie. Retraçant dans une première partie l'accession du général de Gaulle et les étapes du « grand gâchis » que fut la guerre d’Algérie, cet essai de 350 pages se dote de témoignages et donne aussi la parole aux proches des oubliés. Ils évoquent les souvenirs douloureux à jamais tronqués de leurs frères, pères, maris… Autant de récits qui témoignent, aujourd’hui encore, d’une réticence manifeste des gouvernants à faire la lumière sur ces disparitions.

-L’auteur : Alain Vincent, journaliste et écrivain, est l’auteur d’essais et de documents, notamment Les larmes de la rue des Rosiers (Editions des Syrtes, 2010). Les éditions de l’Archipel ont publié Vel’d’Hiv : 16 juillet 1942 (2012), Pieds-noirs : les bernés de l’Histoire (2014), et Rescapés d’Auschwitz (2015).



 
 
 
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