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- livre : Indigène de la nation de Slimane Dazi aux éditions Don Quichotte

le  03/05/2018  





" Je suis à un tournant. Comme souvent. J'ai cinquante-six ans et j'attends la sortie d'un film dans lequel je me suis investi comme jamais. J'y joue le rôle de ma vie, le rôle que j'ai tenu toute ma vie, le rôle du "grand frère', le rôle de l'aîné qui défriche le chemin, l'aîné qui veille et surveille. Je suis Arezki, parisien d'origine algérienne et parisien dans le sang. Je suis propriétaire d'un bar à Pigalle, j'ai la gueule de l'emploi, une tête de Parigot bien cassée, un mec des banlieues métissées qui vient gonfler le cœur de la ville. Je suis un vrai Parisien, une figure des quartiers populaires. Je suis l'un des Derniers Parisiens."

-L’auteur : Révélé par Un prophète de Jacques Audiard (à travers que 2 scènes marquantes), Rengaine de Rachid Djaïdani (en tant que grand frère psychorigide), Only lovers left alive de Jim Jarmusch (où il est tenancier d’un bar) et l’année dernière par Les derniers parisiens d’Hamé Bourokba et Ekoué Labitey, Slimane Dazi est le fils aîné d'une famille de neuf enfants originaire d'Algérie. Il a beau être présenté comme un acteur français, né à Nanterre en 1960, il doit encore quémander la nationalité française pour obtenir une liberté de mouvements que lui refuse son passeport algérien obtenu avant l’indépendance de son pays en 1963 (il est toujours titulaire d’une carte de séjour).
Indigène de la nation est le récit autobiographique en 240 pages d'une vie entre deux rives, l'empreinte d'une identité " désintégrée ", celle de la première génération des enfants d'immigrés, nés en France avant la fin de la guerre d'Algérie, et sur le chemin de l’intégration, en quête d’appartenance face aux multiples humiliations et inégalités dues à ses origines comme à ses identités multiples. Môme des premières cités, Slimane Dazi raconte une existence menée tambour battant entre tristesse et colère, dans la France des banlieues populaires parisiennes, des bidonvilles de Nanterre à l'abandon et parfois pleins de violence, des petits boulots et des grandes galères en passant par diverses aventures, des camelots sur les marchés à travers tout l’hexagone et des noceurs.
Et son éveil tardif au cinéma à quarante ans, quand celui-ci, dit-il, commence enfin à mettre en lumière des « fortes » gueules comme la sienne, pleines d’intensité et de crédibilité. Des " gueules de métèques ".



 
 
 
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