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- livre : Gilles Caron, 1968 de Michel Poivert aux éditions Flammarion

le  02/05/2018  



A l’occasion du 50ème anniversaire des évènements de mai 68, voici la 1ère grande exposition à Paris du photographe Gilles Caron (catalogue d’exposition à l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean jusqu’au 28 juillet).

Gilles Caron (1939-1970) photographe et reporter de guerre, est une figure du photojournalisme Français : couvrant les grands conflits de son époque pour l’agence Gamma, son œuvre est traversée par la question de la responsabilité de ceux qui témoignent : Pourquoi montrer l’intolérable, si l’on y peut rien changer ?
En 1968, il a 29 ans. Il se fait connaître dès 1967 comme photojournaliste avec un reportage sur la guerre des 6 jours en Israël. Trois ans plus tard, sa disparition au Cambodge lors d’un reportage en zone Khmer rouge clôt une carrière fulgurante au cœur des années 1960. Une décennie qui est celle de sa jeunesse, et qui se confond avec celle de sa vie. Gilles Caron est, encore aujourd’hui, « le » photographe de l’année 1968, aussi bien aux yeux de la profession que du grand public.
En effet, célèbre pour ses reportages de guerre en Israël, au Vietnam ou au Biafra dans les années 60, Gilles Caron est aussi considéré comme « le » photographe phare des évènements emblématiques de Mai 68. Derrière les images légendaires, les archives de la Fondation Gilles Caron permettent désormais de découvrir la partie immergée d’un iceberg, celle de la France de cette année charnière : des milliers de vues réalisées tout au long de 68 où il propose un portrait de la jeunesse française, de ses vedettes (notamment Jane Birkin), de ses hommes politiques (entre autres De Gaulle) et d’une foule d’anonymes décidés à changer d’époque. Sur le terrain, dans les amphis et au cours des manifs, Gilles Caron tient une chronique de 1968 en très grande partie inédite.
Son expérience malgré sa jeunesse lui permet de poser un regard à la fois bienveillant et distancié sur des événements au goût de révolution, lui qui sera le témoin engagé de conflits dramatiques en Afrique (Biafra et Nigéria) tout au long de cette année 1968. Disparu prématurément en 1970 à l’âge de 30 ans au Cambodge, Gilles Caron laisse le plus précieux témoignage de la «révolution symbolique» que fut Mai 68.
L’ouvrage et l’exposition rétrospective organisée par la mairie de Paris, rend hommage à ce Paris 68, devenu la capitale d’une révolte que Gilles Caron met en résonance avec le monde. Pas seulement pour ses clichés historiques des événements de mai-68, mais surtout pour sa profonde compréhension et sa bienveillance distanciée de la jeunesse, à travers ces photos de combats étudiants, de la mode des sixties, de la nouvelle vague : un double regard sur sa ville et un monde qui se fracture.
Ce livre de 280 pages (avec plus de 300 illustrations) est le premier d’une série de 4 tomes : 1968, 1967, 1966 et 1969. Il paraît à l’occasion d’une exposition à l’Hôtel de Ville pour l’anniversaire de mai-1968.

-L'auteur : Michel Poivert est historien de la photographie et commissaire d'exposition, ainsi que professeur à Paris 1. Il est l’auteur entre autres de La Photographie contemporaine (Flammarion, 2002), d’une Brève histoire de la photographie (Hazan, 2015) et de Gilles Caron : le conflit intérieur (2013).



 
 
 
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