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50 nuances plus sombres

Sortie  le  13/06/2017   chez Universal vidéo (DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K UHD et coffrets)

De James Foley avec Dakota Johnson, Jamie Doman, Bella Heathcote, Kim Basinger, Eric Johnson, Hugh Dancy et Marcia Gay Harden


C’est un Christian blessé qui tente de reconquérir Anastasia. Cette dernière exige un nouveau contrat avant de lui laisser une seconde chance. Mais une ombre surgit du passé de Christian et plane sur les deux amants, déterminée à détruire un quelconque espoir de vie commune.

On n’allait sûrement, voire franchement pas laisser tomber en si bon ou, du moins, en si court chemin les aventures sentimentalo/érotiques de ces 2 jeunes tourtereaux en mal(e) d’expériences SM (sadomasochistes) nouvelles, imaginées par la romancière britannique E.L. James ! Sa trilogie littéraire, dont le 1er tome fut adapté à l’écran en 2015, ayant fait le buzz dans le monde entier, chacun attendait la suite avec impatience, histoire de savoir comment ces deux-là allaient réagir et se comporter avec le départ de l’héroïne obéissante, encore toute chamboulée après les assauts répétés de son bellâtre milliardaire (il ne peut pas s’empêcher de vouloir tout acheter et tout le temps !), musclé et peu loquace, beaucoup trop « différent » à son goût.
Si vous n’avez pas lu le 2ème tome, vous risquez d’être sacrément déçu par l’approche cinématographique qu’en a faite le réalisateur James Foley (Comme un chien enragé ; Who’s that girl ; Glengarry ; L’héritage de la haine), pourtant déjà habitué à ce genre de films plus ou moins romanesques (souvenez-vous de Reckless sorti en 1984, Fear sorti en 1996, et Dangereuse séduction, sorti lui en 2007 !). Autant ce dernier long métrage savait mettre les points sur les « i » grâce à 2 acteurs chevronnés (Halle Berry et Bruce Willis) qui n’avaient pas (trop) besoin d’en faire des tonnes pour s’exprimer naturellement, autant ici, Dakota Johnson et Jamie Doman ont beau essayer de bien faire convenablement, ils ne dégagent pas grand-chose à l’image à l’exception d’un vague charisme du à leur belle jeunesse, si ce n’est une naïveté confondante pour la première et une vantardise prétentieuse pour le second. Force est de constater qu’ils passent leur temps à manger (que de repas engloutis !) et à faire l’amour (toutes positions confondues, lui se gardant bien d’enlever son pantalon lors de ces bonnes occasions, politiquement correct exige !).
C’est que l’on s’adresse tout de même à un public ado, limite puceau, et qu’il ne faut surtout pas le choquer outre (dé)mesure, d’autant que cette production américaine doit respecter certaines règles puritaines et autres codes « subtils » bien précis, du style ne pas voir l’entre-jambe et les parties génitales des protagonistes lors de leurs rares ébats expédiés d’ailleurs manu-militari ! Mais que l’on nous offre des séquences pudiques et des châtiments corporels d’un classicisme exacerbé, du type bondage gentillet, petites fessées et boules de geisha osées sous la forme d’une publicité télévisée ultra léchée, ça dépasse l’entendement ou, si vous préférez, la réalité et de loin ! Adeptes du bien sulfureux, passez votre chemin ! Non ici, rien de malsain ni de sadique et encore moins de « dangereux » (à part une ex-soumise qui vient les hanter et le crash d’un hélicoptère sans raison d’être !) comme décrit dans le livre à se mettre sous les yeux, que des dialogues creux mais bien pensant, du coquin-coquin mielleux mais bon enfant, des regards langoureux mais ne respirant pas l’intelligence (on dirait exactement ceux du Chat Potté dans la saga Shrek !), bref des pos(tur)es navrantes et des expressions insipides d’une futilité désarmante ! Bref, de quoi s’ennuyer ferme pendant 2 bonnes heures, sans compter les quelques bonus qui vont avec !
Et que dire du côté de la mise en scène ? Ca manque carrément d’élan scénaristique, de scènes d’action, de moments « dit rentre-dedans » (non, pas forcément comme vous l’imagineriez !), d’affrontements à la fois verbaux et physiques, d’humour aussi, en un mot, d’intrigues et de surprises narratives quoi ! A croire qu’on a voulu édulcorer les 400 pages d’un ouvrage pour n’en sortir que ces quelques passages on ne peut plus prévisibles et racoleurs à souhait, un moyen comme un autre d’attirer le chaland hésitant entre une comédie franchouilliarde et un thriller éventé. En résumé, voilà un film qui porte bien – et mal – son nom : aucune véritable nuance et bien sombres sont les personnages engoncés dans leurs rôles particulièrement mièvres et étriqués (on se demande bien ce qu’est venu faire Kim Bassinger, en ancienne maîtresse de Christian Grey, dans cet ersatz plat, sans profondeur et peu convaincant de 9 semaines ½) !
En bonus donc, Un avant-goût de cinquante nuances plus claires (une simple bande annonce du prochain film de la saga 50 Nuances) ; 2 scènes coupées (sans intérêt narratif particulier) ; Une écriture plus sombre (où l’auteur E.L. James et le scénariste Niall Leonard retracent l’histoire du livre et font entrer les spectateurs dans cette histoire beaucoup plus sombre, ayant garder les moments les plus importants du roman tant attendus par le public pour les adapter sur grand écran) ; et Des retrouvailles sombres (où l’on retrouve Ana, Christian et leurs amis avec toute l’équipe du film pour voir comment ils ont évolué)...

C.LB



 
 
 
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