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1917

Sortie  le  26/08/2020   chez Universal video (DVD, Blu-Ray et Blu-Ray 4K ultra HD)

De Sam Mendes avec George MacKay, Dean-Charles Chapman, Mark Strong, Andrew Scott, Richard Madden, Claire Duburcq, Colin Firth et Benedict Cumberbatch


Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.

Ce qui frappe dès les premières minutes ou, si vous préférez, ce qui fascine au 1er coup d’œil, c’est ce très long plan-séquence qui n’en finit pas, qui suit la journée entière – nuit comprise - de 2 soldats britanniques sur le sol hexagonal, où la caméra d’abord devant passe lentement derrière eux puis les suit dans leurs moindres faits et gestes, semblant ne pas vouloir les abandonner une seconde et ainsi pendant presque 2 heures (à vous de découvrir les quelques points de jonction astucieusement montés !). Ce moyen de filmer aussi fascinant qu’audacieux, véritable prouesse technique, permet de nous plonger directement et complètement au cœur même du conflit, en plein dans l’action, au plus près de ces hommes apeurés voire abasourdis, n’omettant pas de garder un réalisme probant en toute occasion – la reconstitution est minutieuse dans les moindres détails et cela au plus haut point -, les cadavres jonchant le sol et les rats grouillant un peu partout.
Ca y est, on y est et, de plus, en plein dedans, vivant minute par minute l’odyssée « épique » de ces 2 jeunes enrôlés, tour à tour sur la ligne de front, dans les tranchées, sous le feu de l’ennemi, enseveli vivant sous des décombres, bien embourbé sur des chemins impraticables, plongé dans une rivière bouillonnante, face aux tirs nourris des « boches ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est prenant, palpitant, haletant du début à la fin, porté par une BO électro planante aussi omniprésente qu’envahissante, comme si on n’avait jamais été rassasié de ces images terrible, autour d’une guerre qui a fait des millions de morts de part et d’autre des 2 camps.
Le réalisateur Sam Mendès a voulu cette fois, après notamment 2 James Bond (Skyfall et 007 Spectre), mettre en scène – et aussi avec les formes ! - les histoires « guerrières » que lui a raconté son grand-père, lorsque celui-ci est parti défendre sa patrie (et la nôtre !), et l’on peut dire sans hésiter qu’il y a mis le paquet (comme il l’avait déjà fait pour Jarhead, la fin de l’innocence), nullement avare d’actes à dimension humaine (bravoure, solidarité, courage, abnégation, amitié, sens du devoir, loyauté...) mais différemment des précédentes productions de ce genre.
Cette fois, on est plutôt assez loin de longs métrages pourtant méritants tels que Capitaine Conan, Joyeux Noël, Un long dimanche de fiançailles et Au revoir là-haut (autour des « poilus »), ainsi que dernièrement Dunkerque (qui lui se déroulait pendant la 2ème guerre mondiale) mais plus proche des Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick (entièrement tourné en noir & blanc mais tout aussi impressionnant, entre autres avec cette fameuse scène des tranchées qui ressemble bigrement à celle présentée ici !). Bref, un film de guerre rare (il y en a eu beaucoup plus sur la 2ème que sur la 1ère !), âpre, tendu et violent, qui pourrait aisément devenir une référence, une aventure sans concession, sans pathos non-plus, en forme de témoignage à la mémoire de ces combattants anonymes, un moyen comme un autre pour se souvenir de ce qu’on pu et du endurer les « anciens » lors de ces affrontements virulents et de ces missions « suicide » dites impossibles....
*En bonus : Le poids du monde – Sam Mendès qui a écrit le scénario, celui de son grand-père lui racontant, quand il était plus jeune, son rôle de messager dans les tranchées pendant la 1ère guerre mondiale (film personnel pour le réalisateur) ; Les forces alliées – le tournage de 1917 autour d’une idée toute simple et pourtant un vrai défi technique, un très long plan séquence auprès des personnages et dans un décors qui change constamment, sans « aucune » coupure et tout en fluidité et en synchronisation grâce à la nouvelle caméra ARRI (petite et légère), la steadicam et le système Trinity ; La bande originale de 1917 qui tient ici une place prépondérante, composée par Tommy Newman qui l’a écrite au fil du tournage tout en vivant dans cet environnement, gardant un parfait équilibre entre l’émotion et le rythme du film ; et Les commentaires du réalisateur/scénariste ainsi que du directeur de la photographie, Roger Deakins.

C.LB



 
 
 
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