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L’empereur de Paris

Sortie  le  19/04/2019   chez Gaumont vidéo (DVD et Blu-Ray)

De Jean-François Richet avec Vincent Cassel, Patrick Chesnais, August Diehl, Olga Kurylenko, Denis Lavant, Freya Mavor, Denis Ménochet, Jérôme Pouly, James Thierrée avec la participation de Fabrice Luchini


Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur de la pègre qui a mis sa tête à prix...

Si vous n’avez pas voire jamais vu ou entendu parler de la série télévisée Les nouvelles aventures de Vidocq avec Claude Brasseur dans le rôle principal et diffusées au début des années 70, ni du film Vidocq de Pitof avec Gérard Depardieu sorti en 2001, ce n’est pas grave puisque celui-ci est à ne louper sous aucun prétexte, d’autant qu’il est une parfaite synthèse des 2 autres, de par son interprétation aussi magistrale que celle de ses 2 prédécesseurs cités ci-dessus – et non des moindres ! – et de par sa nouvelle adaptation à l’écran, particulièrement originale au niveau de la mise en scène et du scénario qui n’ont vraiment rien à envier de ceux de Pitof, toute aussi (sur)prenante d’ailleurs !
Donc, on peut dire sans hésiter que nous sommes face à un petit chef-d’œuvre autour d’un personnage qui a fasciné plus d’un réalisateur et d’un acteur, en l’occurrence ici dans l’ordre, Jean-François Richet que l’on n’attendait pas forcément derrière cette production après Etat des lieux, Ma 6-T va craquer, et surtout De l’amour et Un moment d’égarement ; et Vincent Cassel qui fut déjà remarquablement dirigé par ce dernier dans Mesrine 1 & 2 (excepté peut-être dans Un moment d’égarement !) et qui n’a pas à rougir de sa prestation après celle excellente de Claude Brasseur, reconnue comme telle par bon nombre de spécialistes et autres connaisseurs. Il a le visage, l’expression, la démarche, bref, le style adéquat pour jouer cet « évadé perpétuel », ancien gueux échappé d’un bagne à Toulon puis devenu chef de la brigade de Sûreté (en attente d’une...) grâce entre autres à sa grande connaissance de ceux et celles qui peuplent les rues de la Capitale, autant leurs habitudes que leur monde, des « ordures qui vont lui coller à la peau » longtemps !
Rien à redire non plus question reconstitution d’un début du 19ème siècle en pleine effervescence, dans une ambiance franchement à la Thénardier où ça complote, ça balance, ça manipule, ça domine, ça moucharde et ça tue à tout va dans des ruelles malfamées ou bien des lieux sombres et cela en toute impunité. Autre temps, autres mœurs ! Dans ce contexte et ce dédale plus ou moins « historiques », Denis Lavant est parfait en odieux Maillard, d’abord responsable de prison puis chef d’une bande crapuleuse, Fabrice Luchini magistral en Joseph Fouché et Patrick Chesnais plutôt comique en directeur de la Sûreté dépassé par les évènements qui se trament sous ses yeux. Pas besoin d’en faire trop - peu d’esbroufe narratif si ce n’est la petite tirade moralisatrice de Cassel à des détenus en rage ; quelques rares scènes sentimentales (le héros n’est pas qu’un cœur dur !) ; ce qu’il faut d’action mais point trop – pour arriver à nous captiver 2 heures sans se lasser un instant. En résumé, du grand art....
En bonus, 4 courts documents (plus une bande-annonce), ainsi qu’un long autour de ce « héros français » qui se bat et ne lâche rien. Entre Le projet, histoire d’un rebelle à grands renforts de décors, costumes et figuration d’une autre époque, d’où un film d’ampleur et donc rare (présenté notamment par les 2 producteurs, Eric et Nicolas Almayer) ; Le casting surtout autour de Vincent Cassel qui a selon les dires de Jean-François Richet « l’instinct de la justesse de la scène » ; Les costumes avec une reconstitution juste et minutieuse comme si l’on faisait un voyage en l’an 1809, coiffure et maquillage compris ; Les décors aussi ambitieux que spectaculaires grâce à un gros travail de reconstitution dans un décor extérieur tel un gigantesque studio à ciel ouvert pour avoir une liberté de tournage où fut tourner d’ailleurs beaucoup de scènes de rues et de marché ; et Un héros français avec les interviews du réalisateur et des acteurs/actrices plus celui du scénariste Eric Besnard dans des lieux souvent différents, chacun(e) parlant de son rôle, de la reconstitution historique (une immersion dans l’époque), de la direction d’acteurs, des scènes de combats (certes originaux sans être spectaculaires mais efficaces avant tout), et de la BO du film, celle écrite par le compositeur américain Marco Beltrami, déjà présent sur Mesrine 1 & 2.

C.LB



 
 
 
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