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Pupille

Sortie  le  05/12/2018  

De Jeanne Herry avec Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez, Miou-Miou, Olivia Côte, Stéfi Celma et Youssef Hajdi


Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C'est un accouchement sous X. La mère à deux mois pour revenir sur sa décision...ou pas. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s'occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d'incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s'appelle Alice et cela fait dix ans qu'elle se bat pour avoir un enfant. Pupille est l'histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans, et Théo, trois mois.

Présenté de la sorte, on ne peut qu’être légèrement sceptique quant à l’intérêt général d’un tel sujet et à la portée « grand public » d’un pareil scénario, aussi délicat et sensible soit-il. Pourtant, l’histoire de ce bébé de seulement quelques jours et de son « parcours du combattant » pendant plusieurs mois avant son adoption définitive, est on ne peut plus prenante, émotionnellement et humainement parlant. Voir ce petit bout de chou à peine né passé des bras de l’accoucheuse dans une maternité, où sa jeune mère a refusé catégoriquement de le garder et l’abandonne, à ceux de sa futur mère qui a tellement attendu ce moment-là, en passant par l’assistance sociale, l’accueil/accompagnant (génial Gilles Lellouche !) et l’éducatrice spécialisée (formidable Sandrine Kiberlain, pétillante et midinette à souhait), ainsi que les différents services d’interventions existants, les multiples décisions à prendre suite aux demandes d’agréments, et les nombreuses procédures d’adoption à suivre, ne peut que susciter bienveillance, curiosité et empathie de notre part.
Comment ne pas craquer devant le comportement de cet enfant si expressif mais aussi devant celui de ces adultes qui essayent coûte que coûte et tant bien que mal de maintenir un lien entre l’enfant, eux et son/ses futurs « parents », pour certains plus ou moins désemparés (notamment celui qui vibre d’une grande intensité, interprété par une Elodie Bouchez craquante de vérité lorsqu’on lui confie et qu’elle rencontre enfin ce garçon tant espéré et tant désiré !), de leurs rôles, de leurs points de vue, de leurs rapports et des décisions qu’ils doivent prendre chacun(e) pour le bien du petit chérubin, souvent avec une extrême douceur, une infinie tendresse et une merveilleuse bonté ? A croire que ça se passe « toujours » comme çà, autant l’accueil que la compréhension et le suivi, lors d’une adoption ! Pourtant, on s’en doute et on le sait, ce type de demande puis de transition n’est jamais facile ni évident à emprunter, pour les uns comme pour les autres d’ailleurs, et cela quelque soit le cas de figure rencontré !
Si le discours peut vous sembler parfois long, pédagogique, un peu trop académique, tout en fond avec les formes « adéquates » ponctuées de sous-intrigues passées (à travers de brefs flash-back explicatifs), il est néanmoins abordé avec tact, sérénité, réalisme, moults détails de procédures à la clé et même un certain humour ambiant, porté par un casting 5 étoiles qui fonctionne parfaitement, autant pour les premiers que les seconds rôles, le tout sur fond d’une bonne dose de ressenti. Ils nous font tellement croire à ce qu’ils vivent, pardon, à ce qu’ils jouent, de part leurs réactions de soutien à chaque étape (« pas de jugements, que des conseils ! ») et leur subjectivité devant certains cas de figure bien particuliers, qu’on ne peut qu’acquiescer fortement, s’attacher à tout ce « beau » p’tit monde et y croire nous aussi dur comme fer.....

C.LB



 
 
 
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