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How to talk to girls at parties ?

Sortie  le  20/06/2018  

De John Cameron Mitchell avec Elle Fanning, Alex Sharp (II), Nicole Kidman, Ruth Wilson, Joey Ansah, Ethan Lawrence et Alice Sanders


1977 : trois jeunes anglais croisent dans une soirée des créatures aussi sublimes qu’étranges.
En pleine émergence punk, ils découvriront l’amour, cette planète inconnue et tenteront de résoudre ce mystère : comment parler aux filles en soirée…


Dès le début, le ton est donné et il sera bizarre, anachronique, déjanté pour ne pas dire barré, voire même « space », bref, « punk » - et pour cause ! - et cela pendant au moins 1h50 ! D’ailleurs, l’histoire comme les images et la musique sont du même acabit, à la fois un peu expérimental, un peu psychédélique, un peu désordonné et foutraque aussi mais néanmoins bel et bien déglingué limite azimuté sur les bords ! En résumé, tout y passe, des personnages « geeks » accoutrés de façon extravagante (surtout les membres de la secte venus d’un autre monde, lors de certains rituels), des séquences parfois épileptiques (sans être pour autant sous LSD ou autre substance psychoactive !), un scénario fourre-tout qui oscille entre le fantastique, la comédie, la romance et le musical, une photo un tant soit peu bâclée, une musique simili-branchée et un décor avec des accessoires (notamment à l’intérieur de la maison) qui essayent de se rapprocher légèrement de ceux vus dans Orange mécanique sans jamais atteindre la perfection du génial et talentueux de Stanley Kubrick.
Cette drôle de production tente de jouer à fond la carte du délire autant visuel que sonore mais sans y arriver ni à nous captiver et encore moins nous faire sourire plus que cela, mélangeant trop les genres entre eux pour réussir à garder un semblant de sérieux comme un minimum de véracité, engageant des acteurs qui donnent l’impression d’être souvent en roue libre (Elle Fanning nous avait déjà gratifié de ce genre de prestation inconsistante et prétentieuse dans The neon demon qui fut un échec commercial retentissant, et Nicole Kidman, servant de caution ici – mais pour quelle raison, on se le demande ? - s’est affublée d’un look approximatif à la Vivienne Westwood dans l’espoir que ça fasse illusion dans son rôle de manager de groupes musicaux !), et manquant parfois de rythme ainsi que de tenue (et pas uniquement vestimentaire !) pour se gâcher dans des scènes trop longues et des dialogues souvent incompréhensibles.
On se demande si le réalisateur américain John Cameron Mitchell (Hedwig and the angry inch ; Shortbus) n’a pas voulu rendre un vibrant hommage aux bandes dessinées SF de jadis et aux films indépendants dits singuliers, originaux ou plutôt spéciaux (souvenez-vous entre autres de Clercks de Kevin Smith, Nowhere de Gregg Araki, Down by law de Jim Jarmusch, ou bien encore de The brown bunny de Vincent Gallo !). Peine perdue, c’est raté dans cette version à peine décalée, et on comprend mieux maintenant pourquoi ce long métrage intrigant, présenté certes hors compétition au festival de Cannes l’année dernière, a attendu tout ce temps pour enfin sortir sur nos écrans.....

C.LB



 
 
 
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