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Night call (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  06/07/2025  

De Dan Gilroy avec Jake Gyllenhaal, René Russo, Bill Paxton, Riz Ahmed, Ann Cusack, Kevin Rahm, Jonny Coyne et Jamie McShane (les 06 et 26/07)


Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...

La mode cinématographique serait-elle depuis quelques temps aux transformations physiques à l’écran, à un changement d’apparence voulu et consenti et parfois même assez impressionnant (souvenez-vous de Charlize Théron dans Monster, de Renée Zellwegger dans Bridget Jones, de Christian Bale dans pratiquement tous ses films, d’Anne Hatahway dans Les misérables, et dernièrement de Matthew McConaughey dans The Dallas Buyers Club !), plus ou moins nécessaire pour les besoins d’un film et surtout pour obtenir un rôle avec, comme objectif éventuel, l’espoir de décrocher un prix prestigieux au final comme un Oscar par exemple ? Pour certains, cela devient une course effrénée à une certaine forme inéluctable de radicalisation visuelle, pour d’autres, un moyen comme un autre de rentrer au mieux dans la peau du personnage à interpréter.
En ce qui concerne Jake Gyllenhaal (Le secret de Brokeback Mountain ; Zodiac ; Brothers ; Prince of Persia ; Pridoners ; Enemy), c’est plutôt un acte délibéré de sa part que le fait de perdre une dizaine de kilos – alors qu’il avait pris plusieurs tout en muscles pour son rôle de soldat dans Jarhead -, afin de correspondre parfaitement à ce « putain de voleur » famélique au visage émincé pour ne pas dire ce miséreux au délit de « sale gueule » qui vit de menus larcins, et cela dans tous les sens du terme, autant vol de métaux « précieux » dans des chantiers pour commencer qu’ensuite « charognard » de la nuit dérobant à l’aide d’une caméra quelques images choc « volées » souvent à l’insu de la police pour les revendre à prix d’or à quelques responsables infos de certaines télévisions câblées en mal d’audience et/ou en quête de sensations fortes à l’antenne (rôle tenu ici par la femme du réalisateur, René Russo, vue notamment dans La rançon, Thomas Crown, Big trouble et Thor 1 & 2). Sûr d’être dans son (bon) droit le plus évident, il est capable de tout jusqu’à aller souvent beaucoup trop loin dans sa recherche de « scoops », enfreignant toutes les règles déontologiques de la profession de « journaliste/reporter » qui vient couvrir à leur manière les accidents, meurtres et autres actes criminels sanglants - crimes souvent urbains perpétrés dans de riches villas californiennes -, voire les plus monstrueux qui soit, pour le plus grand bonheur des spectateurs télévisés friands de macabres représentations et surtout du malheur des autres.
A ce titre, jusqu’où peut-on aller lorsque l’on est un indépendant immoral à la recherche de quelques impressions qui « scotchent », jamais troublé ni incertain face à certaines scènes macabres de l’existence, parlant beaucoup avec une certaine forme de machiavélisme dans sa voix comme son regard, récitant d’une façon presque mécanique dans ses expressions toutes faites, bref, à l’attitude cynique et malsaine ainsi qu’aux comportements bizarres pour ne pas dire quelque peu tarés sur les bords ? C’est justement à cette question que cette réalisation du scénariste Dan Gilroy (sa première mise en scène après avoir écrit entre autres les scripts de Two for the money, The fall et Jason Bourne : l’héritage) essaye de répondre ou de rétorquer tout en évitant bien sûr d’y réagir ou de s’y engager d’une manière plus approfondie, laissant l’auditoire seul juge de ce qu’il veut regarder sur son petit écran. La puissance on ne peut plus frappante comme l’intensité parfois très fortement émotionnelle de certaines images feront toujours la différence et à cela, on ne peut malheureusement rien y faire, nous qui sommes un peu (beaucoup) des voyeurs invétérés !

C.LB



 
 
 
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