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Pride (sur Ciné + Emotion)
Sortie
le 28/06/2025
De Matthew Warchus avec Bill Nighy, Imelda Staunton, Dominic West, Andrew Scott, Paddy Considine, George Mackay et Joseph Gilgun (les 28 et 30/06)
Eté 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d'un minibus pour aller remettre l'argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de 2 communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.
Le cinéma anglais adore évoquer les fresques sociales, d’autant plus si celles-ci sont tirées ou basées sur des faits divers réels qui se sont véritablement déroulés dans leur pays. C’est notamment le cas de cette histoire véridique dont l’actualité remonte aux années sombres de l’Angleterre, au milieu des années 80, lorsque la première ministre de l’époque décida, contre l’avis des puissants syndicats, de fermer les puits de charbon peu ou plus rentables, voire déficitaires. S’en est suivi une mobilisation de grande ampleur, sous forme d’une longue grève générale des mineurs pendant un an, ainsi que celle certes de moindre envergure mais néanmoins d’une autre minorité elle aussi oppressée pour ne pas dire persécutée par la police, les militants homosexuels des 2 sexes. La rencontre inattendue de ses 2 mondes diamétralement différents s’est faite lorsque le premier, en plein marasme, s’est vu épauler à la fois moralement et financièrement par le second grâce à un comité de soutien dit « actif » ! Si certains films britanniques ont évoqués ce contexte difficile pendant une période économique plutôt houleuse (souvenez-vous de Billy Elliot et des Virtuoses ?), aucun n’avait encore traité de façon drôle ce combat « solidaire », cette « alliance » éphémère ou plutôt cette « fréquentation » inavouée pour beaucoup d’entre eux, où chacun de leur côté subissait les mêmes épreuves avant de faire front commun ensemble. C’est maintenant fait grâce à cette comédie particulièrement jubilatoire qui raconte les aventures, tour à tour vraies et fictives, de ce rendez-vous d’abord « timide », de cette approche ensuite « réservée » et de ce rassemblement finalement « hors-normes » pour une époque bourrée de conventions. Sans jamais tomber dans la confrontation excessive, ni dans la provocation prévisible ou les complications attendues, et encore moins dans l’affrontement pur et dur, cette production offre une belle leçon de solidarité, d’amitié – plus que l’argent récolté -, d’optimisme et d’humanisme à travers des personnages haut en « couleurs », aussi courageux que déterminés d’un côté comme de l’autre. Si nous avons ici et là le droit à quelques apriori et clichés ambiants forcément de circonstance (à travers certains stéréotypes ouvertement affichés des 2 côtés d’ailleurs !), l’ensemble se tient parfaitement avec des dialogues certes parfois moralisateurs mais néanmoins très savoureux sur fond de bons sentiments, de manifs, de slogans et de chants (autour d’une BO originale qui vous rappellera le meilleur des années 80), et surtout avec la bonhommie émouvante comme la bonne humeur communicative des personnages pleins d’espoir et de fermeté, interprétés par Bill Nighy (Love actually ; Indian palace ; La colère des titans ; Il était temps) en vieux célibataire pas aussi endurci qu’il en a l’air, Imelda Staunton (Shakespeare in love ; La nuit des rois ; Harry Potter ; Vera Drake ; Maléfique) en forte tête qui ne mâche pas ses mots, Dominic West (Le sourire de Mona Lisa ; Mémoire effacée ; 28 jours en sursis ; Chicago) en grande gueule qui danse divinement bien, Paddy Considine (In America ; La vengeance dans la peau ; De l’ombre à la lumière) en être aussi ouvert que compréhensif, suivi d’Andrew Scott, George Mackay et Joseph Gilgun. En résumé, si vous voulez voire tomber certaines barrières conflictuelles, celles notamment des idées préconçues, des préjugés tenaces et des points de vue obscurantistes, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
C.LB
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