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Les vacances du petit Nicolas (sur Canal + Grand Ecran)
Sortie
le 01/11/2025
De Laurent Tirard avec Valérie Lemercier, Kad Merad, Dominique Lavanant, François-Xavier Demaison, Bouli Lanners, Mathéo Boisselier, Judith Henry et Francis Perrin
C’est la fin de l’année scolaire. Le moment tant attendu des vacances est arrivé. Le Petit Nicolas, ses parents et Mémé prennent la route en direction de la mer, et s’installent pour quelques temps à l’Hôtel Beau-Rivage. Sur la plage, Nicolas se fait vite de nouveaux copains : il y a Blaise, qui n’est pas en vacances parce qu’il vit ici, Fructueux, qui aime tout, même le poisson, Djodjo, qui ne parle pas comme eux parce qu'il est anglais, Crépin, qui pleure tout le temps, et Côme, qui veut toujours avoir raison et c’est très énervant. Mais Nicolas fait aussi la connaissance d’Isabelle, une petite fille qui le regarde tout le temps avec de grands yeux ronds et inquiétants, et à laquelle il croit que ses parents veulent le marier de force… Les quiproquos s'accumulent, et les bêtises commencent. Une chose est sûre : ce sera, pour tout le monde, des vacances inoubliables !
Après le succès mérité du premier Le Petit Nicolas sorti en 2009 (5,5 millions de spectateurs), il était sûr, voire évident qu’une suite ou plutôt un second volet allait arriver sous peu ou du moins suivre, d’autant que les nombreux albums de BD, dont sont tirés les aventures de ce jeune garçon d’une dizaine d’années quelque peu farceur – imaginé en son temps par Goscinny et Sempé -, ne manquent vraiment pas. Et en pareil cas, on retrouve presque tous les personnages issus du premier chapitre, soient les parents du Petit Nicolas ainsi que le proviseur de son école, flanqués cette fois de quelques nouvelles têtes, entre autres celles de son directeur d’école (c’est Francis Perrin qui prend le relais, suite à la disparition de Michel Duchaussoy), plus d’autres intervenants adultes en vacances et celles de leurs enfants, le Petit Nicolas compris. Car oui, il fallait bien y penser, qu’à son âge et en pleine croissance, le précédent acteur qui interprétait ce jeune « héros » a du bien grandir depuis 5 ans et il se devait d’être remplacé par un nouvel acteur à peu près ressemblant, histoire de garder un certain cahier des charges scénaristiques et surtout les mensurations correspondantes. Bref, c’est le jeune Mathéo Boisselier – dont c’est le premier long métrage - qui endosse avec talent ce rôle d’une manière tout à fait convaincante, tout autant d’ailleurs que sa nouvelle bande de copains et camarades de plage à la bouille espiègle. Côté grandes personnes, c’est un autre paire de manche, chacun étant le plus souvent possible mis en avant que les enfants, et donc essayant de tirer tant bien que mal, pour ne pas dire au mieux, la couverture à lui (ou à elle). Si la « part belle » revient souvent à Valérie Lemercier qui joue une grande star, Kad Merad, un Louis de Funès de service (en référence à sa version parodique du ronflement quasiment adaptée trait pour trait à l’une des célèbres scènes de La grande vadrouille), et Dominique Lavanant une grand-mère « gâteau » (ici, plutôt portée bonbons) – rôle qui devait être endossé par la regrettée Bernadette Lafont -, les nouveaux venus sont quant à eux plus timorés, n’en faisant pas trop, juste ce qu’il faut. Reste que les saynètes et autres sketches, avec l’intervention des enfants, sont toujours plus drôles que celle avec les adultes entre eux, ces derniers plus portés sur leurs mimiques, leurs grimaces, leurs maladresses perpétuelles et leurs incapacités chroniques à être des parents aussi responsables qu’équilibrés. Une faute vite pardonnée par un besoin de vouloir faire encore plus fort que précédemment de la part de Laurent Tirard (Mensonges et trahisons et plus si affinités ; Molière ; Astérix et Obélix : au service de sa majesté), le même réalisateur que le premier volet. Néanmoins, l’esprit vintage des OSS117 – vous savez, avec Jean Dujardin ! – qui se déroulait à la même période, c’est-à-dire dans les années 60, était plus inspiré (les effets spéciaux font très amateurs), plus enlevé (quelques séquences redondantes) et légèrement plus humoristiques (pas assez de scènes où le Petit Nicolas imagine des situations au pied de la lettre, suite aux expressions et jeux de mots employés par les grands) qu’ici. On se contentera donc de cette gentille « fable », pleine de bonne humeur, de belles valeurs morales défendues et de bons sentiments exacerbés – grand et large public oblige – qui ravira à coup sûr les fans de comédies estampillées d’antan, à la fois joyeuses, colorées et un brin désuètes...
C.LB
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