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Bel ami (sur Ciné + Emotion)
Sortie
le 08/05/2025
De Declan Donnellan et Nick Ormerod avec Robert Pattinson, Uma Thurman, Kristin Scott Thomas, Christina Ricci, Colm Meaney, Philip Glenister et Holliday Grainger (les 08, 11 et 14/05)
A Paris, à la fin du XIXe siècle, Georges Duroy, jeune homme ambitieux, est déterminé à se hisser au sommet d’une société qui le fascine. Des mansardes miteuses aux salons les plus luxueux, usant de son charme et de son intelligence pour passer de la pauvreté à la richesse, il quitte les bras d’une prostituée pour ceux des femmes les plus influentes de la capitale. Dans un univers où la politique et les médias mènent une lutte d’influence acharnée, à une époque où le sexe est synonyme de pouvoir et la célébrité une obsession, Georges Duroy ne reculera devant rien pour réussir.
Quel prestigieux casting que celui réunit ici, autant féminin que masculin d’ailleurs ! Pensez donc, Uma Thurman (vue notamment dans Pulp fiction et Kill Bill 1 & 2) en entremetteuse dissimulée, indépendante patentée et super-intelligente de surcroît, Kristin Scott Thomas (aperçue entre autres dans Ne le dis à personne et Il y a longtemps que je t’aime) en épouse réservée limite stricte qui redevient une jeune amoureuse éplorée, Christina Ricci (La famille Adams et Sleepy Hollow – la légende du cavalier sans tête) en femme enjouée, volage et plutôt compréhensive, ainsi que Robert Pattinson (De l’eau pour les éléphants et Cosmopolis) en cheval fougueux ou plutôt en coq aussi séduisant qu’impulsif, aussi fier que pédant et aussi ambitieux que cupide, dans cette basse-cour mondaine et pour le moins puissante, voire même très influente ! Si la plupart d’entre elles sont de redoutables instigatrices, se servant de lui à force de l’introduire en société pour leurs « petites affaires », beaucoup plus manipulatrices que lui aux premiers abords, il va certes l’apprendre à ses dépends et déchanter d’une manière assez rapide, passant de découvertes en déconvenues, avant de se rattraper comme il le peut par la suite dans son désir rapide d’ascension sociale à tout prix, du moins en se vengeant d’une façon habile et opportuniste, avec préméditation et plus ou moins de classe. Voilà ce qu’on appelle « baiser utile » : ça permet d’étendre son réseau au départ et de « tirer » les ficelles avec une certaine « dignité » après ! N’empêche qu’il se retrouve quelque peu dominé par ces donzelles (sauf au lit, bien sûr !) et ça se lit sur son visage ! Il a beau avoir un pouvoir de séduction évident sur la gente féminine, l’affolant avec ses belles manières, ses courbettes, ses compliments et autres « baises-mains », Robert Pattinson ne réussit pas à briller plus que cela à l’écran (d’autant qu’il a le teint aussi pâle que dans la franchise Twilight), même dans sa transformation radicale plutôt « inexpliquée », manquant de sentiments et démotions (sans âme ni charisme à part pour son fan-club !) comme d’envergure et de profondeur (même dans sa vacuité !), avec toujours cette même expression figée sur le visage (il joue plus du regard désabusé que la parole, souvent absente). En réalité, il présente beau mais il n’a « que la gueule » : il aura bien du mal à se dépêtrer de ce rôle de vampire romantique qui lui colle un peu trop à la peau ! Difficile de sortir d’un genre ultra codifié, une comédie romantique dans l’air du temps, pour un autre tout aussi formaté, un mélodrame à nouveau adapté du célèbre roman de Guy de Maupassant ! Pas facile d’enfiler la redingote seyante de la fin du 19ème siècle après celui d’un jeune Dracula moderne, si c’est pour plus paraître qu’être ! La faute sans doute également à une mise en scène classique bien conventionnelle, quelque peu ampoulée et légèrement récitée, avec un goût immodéré pour une reconstitution fidèle, une photo de qualité et une logistique prononcée. Et dire qu’ils se sont mis à 2 pour raconter l’histoire très actuelle d’un égoïste amoral, sorte de gigolo avant l’heure ! Va savoir maintenant si les adoratrices de « Bob » vont apprécier son nouveau look, rouflaquettes comprises…..
C.LB
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