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Le bal des actrices (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  02/05/2025  

De Maïwenn avec Jeanne Balibar, Romane Bohringer, Julie Depardieu, Mélanie Doutey, Marina Foïs, Estelle Lefebure, Maïwenn, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Karin Viard et Joey Starr (les 02, 03, 06, 07, 12 et 14/05)


Une réalisatrice veut faire un documentaire sur les actrices, toutes les actrices : les populaires, les inconnues, les intellos, les comiques, les oubliées….Filmant tout, tout, tout, avec ou sans leur accord, la réalisatrice va se prendre au jeu et se laisser dévorer par ces femmes aussi fragiles que manipulatrices…

Quelle bonne (et drôle) idée de demander à quelques actrices françaises populaires ou non, tous âges confondus et plus ou moins connues mais néanmoins prestigieuses, de se parodier un peu en leur nom propre, et de casser légèrement leur image de « vedette » le temps d’une réalisation, d’autant qu’il s’agit ici plus d’un documentaire que d’un vrai film au sens large du terme ! D’ailleurs, tout est dit dès le début : « ce n’est pas du cinéma ! ». En effet, nous avons à faire plus à une sorte de reportage filmé entre réalité et fiction sous la forme d’une petite comédie musicale, pris sur le vif et dans l’intimité de quelques comédiennes réputées ou pas, qui acceptent de se laisser approcher par une caméra dans leur vie et déplacements de tous les jours. Un moyen comme un autre de « se révéler à soi-même » et d’en connaître un peu plus sur celles qui nous font tant rêver à l’écran depuis si longtemps !
Il y a là notamment le « portrait » d’une Karin Viard prétentieuse à souhait, d’une Muriel Robin rabrouée comme ce n’est pas permis, d’une Marina Foïs particulièrement susceptible, d’une Julie Depardieu en rêveuse qui doute, d’une Mélanie Doutey tombée en plein spleen, d’une Jeanne Balibar hystérique qui casse tout, d’une Charlotte Rampling spécialement coquette, d’une Estelle Lefebure qui en prend pour son grade, bref, d’un parterre de femmes aussi différentes qu’hétéroclites mais plus névrosées et capricieuses les unes que les autres. Et en pareille situation, on s’attend forcément à quelques dérapages bien sentis, à des répliques très caustiques et à certaines réactions fort comiques. Si l’astuce est de les suivre n’importe où (sans lumière, sur des lieux de tournages, pendant des essais ou des cours de théâtre, dans la rue, chez leur agent et même en Inde), de les filmer dans n’importe quelle condition (sans maquillage, le matin au réveil ou chez leur médecin) et de leur faire chanter un petit morceau (chacune entame un début musical réjouissant sur fond de 2 ou 3 pas de danse pour la plupart !) afin de dévoiler une part d’entre elles (surtout leur ego surdimensionné chez quelques-unes !), il est vrai que l’utilisation d’une caméra vidéo HD ultra légère à la main enlève pour beaucoup au cadrage, au glamour et à l’esthétique de ce doc qui semble assez improvisé et qui donne l’impression de partir un peu dans n’importe quelle direction. D’ailleurs, la réalisatrice et comédienne Maïwenn avait déjà utilisé ce même procédé précédemment avec son premier long métrage, Pardonnez-moi. Mais n’est pas Sofia Coppola qui veut !
Malgré un sujet certes amusant, inventif et plutôt original sur l’autodérision du star-système, mais pas assez riche et beaucoup trop à l’avenant, tour à tour dépouillé et sporadique (seule la présence de Joey Starr, qui joue son compagnon, décroche véritablement les fous rires !) pour tenir la route aussi longtemps (1h45 tout de même !), cette comédie « chorale » ne réussit pas entièrement à nous convaincre de son bien fondé, dit « de vérité », et à nous séduire par son manque évident de tenue comme de contenu (on nage parfois en pleine confusion scénaristique !), tant les dialogues, certes spontanés mais à peine grinçants, comme les situations simplistes et trop répétitives, ont tendance à virer à l’excessif, au superflu et à l’éphémère, en un mot, à un vide narratif pour le moins latent !

C.LB



 
 
 
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