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Sur un air de blues
Sortie
le 31/12/2025
De Craig Brewer avec Hugh Jackman, Kate Hudson, Michael Imperioli, Fisher Stevens, James Belushi et Ella Anderson
Basé sur une histoire vraie, Hugh Jackman et Kate Hudson incarnent deux musiciens fauchés qui redonnent vie à la musique de Neil Diamond en formant un groupe lui rendant hommage. Ensemble, ils prouvent qu’il n’est jamais trop tard pour suivre son cœur et accomplir ses rêves.
Doit-on aimer la musique de Neil Diamond pour apprécier à sa juste valeur ce film ? Non, pas forcément mais, néanmoins, il faut savoir qu’elle est respectueusement omniprésente à l’écran pendant un peu plus de 2 heures et qu’une bonne partie de son répertoire y passe, quasi « en boucle » pour certains morceaux ! Doit-on affectionner tout particulièrement les looks des 2 acteurs, protagonistes principaux de cette chronique réellement vécue ? A la rigueur oui mais il faut préciser que, pour l’occasion, ils sont « déguisés » en chanteurs/euses et musicien(ne)s américain(e)s de seconde zone, venu(e)s d’une Amérique profonde voire ordinaire, arborant fièrement cheveux longs et chemises brillantes pour lui, permanente choucroutée et tenues clinquantes pour elle. Et enfin, doit-on approuver à 100% ce scénario « made in USA » pur jus ? Pourquoi pas mais encore faut-il évaluer pour ne pas dire calculer le nombre de « bonnes et parfois mauvaises étoiles » qui jonchent cette histoire d’amour pleine de revers, colorée de bons sentiments et de belles émotions, où tout va « bien » pour eux, presque « comme sur des roulettes », où tout se veut tout le temps positif, sourire ultra-brite aux lèvres en prime (y-a même un dentiste dans le script, c’est vous dire !). On ne peut pas vraiment dire que ce long-métrage « musical » va nous permettre d(e)’é(cri)r(é) au chef-d’œuvre, bien que tous les éléments du méli/mélo romantique soient réunis ici en bon et du forme. Certes, la BO est conséquente et de taille, le casting assure promptement, du moins, fait très illusion, et la réalisation est on ne peut plus correcte mais, malgré tout cela, il y a quelque chose qui cloche, qui ne fonctionne pas complètement. D’abord, au départ, tout va à merveille pour eux, de façon extraordinaire et un peu trop vite comme par magie pour ce couple d’estropiés de la vie qui a « bouffé de la vache maigre » – lui ancien alcoolo sobre depuis 20 ans, elle divorcée avec 2 enfants à charge. D’ailleurs, le film louche un tantinet sur « A star is born » version 1976 côté résurrection, avec un gros clin d’œil aux Blues Brothers lorsque leur groupe de reprises se voit confronter à un rendez-vous de motards barbus et tatoués de partout ! Et puis cet « accident » de voiture, on n’y croît pas un instant tellement il semble bidon, d’autant plus qu’il est « doublé » quelques temps plus tard. Et enfin, passer en première partie de Pearl Jam, un groupe de grunge, avec la présence du chanteur et leader Eddie Vedder sur scène avec eux, c’est pas un poil exagéré çà, non ? On cherche encore l’erreur ! Quoi qu’il en soit, tout le monde va au turbin et fait son job le mieux qu’il le peut, Hugh Jackman en imitateur de certaines légendes de la musique U.S. à la voix légèrement chevrotante (si Wolverine se met à pousser la chansonnette maintenant, où va-t-on ?), suivi de Kate Hudson (ex-femme de Chris Robinson du groupe The Black Crowes et en couple quelques temps avec Matthew Bellamy du groupe Muse, elle a déjà été branchée « music » au cinéma dans Presque célèbre, Music, Nine et la série télévisée Glee !) en Patsy Cline juste pour un titre et femme estropiée « à vie ». Voilà donc une curiosité orchestrée par Craig Brewer (il avait déjà un certain penchant pour le « musical » avec son remake de Footloose, tourné en 2011 !) qui offre une vitrine non-négligeable à Neil Diamond (sans qu’on puisse le voir une seule fois à l’image sauf en photo sur des pochettes de disques !) et un témoignage pour ces artistes de l’ombre en quête du rêve américain, qui espèrent tous un jour la gloire, briller et triompher de l’adversité dans laquelle ils sont pour beaucoup depuis longtemps.
C.LB
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