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Chocolat piment (jusqu’au 31 décembre

le  28/10/2025   au sein de la Scène Parisienne, 34 rue Richer 75009 Päris (du mardi au jeudi à 19h30 ou 21h15)

Mise en scène de David Teysseyre avec Anthony Allard, Lydia Cherton, Jean-David Stepler et Aurélie Treilhou écrit par Christine Reverho




Un Intérieur cuisine un peu vieillot. Tout y date au moins des années 70. Nous sommes chez Paul, retraité bien avancé en âge, et c’est son anniversaire. Un évènement qu’il déteste célébrer mais dont ses filles ont pris les rênes. Débarquant chez leur veuf de père, elles organisent de A à Z l’évènement. On découvre d’abord Stéphanie, sa fille un peu revêche, à la mine pincée et aux répliques plutôt tranchées. Bientôt la rejoint Caroline, sa sœur cadette, virevoltante et captant toute l’attention. Mais ce n’est rien car bientôt arrive l’arrogant Franck, téléphone vissé à l’oreille et mobilisé par un travail dont il parle sans cesse à son épouse, femme au foyer.
Faisant preuve de fort mauvaise volonté pour célébrer cet anniversaire dont il ne veut pas et pour ingurgiter ce drôle de gâteau « chocolat piment » que sa fille cadette a apporté, Paul ne se cache pas du peu d’estime dans laquelle il tient son gendre égoïste et carriériste. Il n’est pas tendre non plus avec ses filles même si, au fond, il les aime. Dans cette famille, on ne sait pas se parler, ou alors on échange quelques paroles définitives par bribes, au milieu des banalités organisationnelles, béquilles salutaires dans le vide des conversations.
Nous voici donc face à une comédie familiale classique dans laquelle on est supposé réunir des ingrédients hautement inflammables en attendant l’explosion. C’est un feu d’artifice que l’on attendait mais c’est un petit pétard mouillé qui explose, réveillant à peine le spectateur de la douce torpeur d’un texte pas passionnant. Même si l’on ne révélera pas ici le double coup de théâtre censé être le « piment » de la pièce, on peut sans rien dévoiler qu’il s’agit d’un de ces fameux secrets de famille indispensables à toute bonne comédie qui se respecte.
Malgré la lenteur et le manque de rythme, il se passe néanmoins quelque chose et les efforts méritoires des comédien.ne.s chevronné.e.s parviennent à faire exister les personnages. Une ou deux tentatives de tirer cette comédie vers la farce restent cependant de petits ilots d’audace au milieu d’un océan de tiédeur.

Eric Dotter



 
 
 
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