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Que d'espoir ! – cabaret théâtral (jusqu'au 28 juin)
le 26/04/2025
au
théâtre de l’Atelier, 1 place Charles Dullin 75018 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 16h)
Mise en scène de Valérie Lesort avec Valérie Lesort en alt. avec Céline Milliat-Baumgartner, Hugo Bardin, David Migeot et Charly Voodoo écrit par Hanokh Levin
Ils sont rigolos et un peu étranges, les personnages qui se succèdent sur la scène du théâtre de l’Atelier. Lèvres enflées, gros ventre, nez proéminents et seins disproportionnés, les corps se déplacent de manière pataude. Que se passe-t-il sur scène? Au fond, pas grand-chose. Ces saynètes signées Hanokh Levin, rassemblées et mises en scène par Valérie Lesort, parlent du quotidien, avec jusque ce qu’il faut de décalage pour introduire dans les mots le burlesque qu’illustrent les costumes. Ainsi, ce couple à table recevant un ami et dont la conversation tourne bientôt à l’aigre « Il dit rien sur le fait que c’est tout mou et tout flasque. Ca commence par « pardon Genia, passe-moi le sel ! ». Et celle banale scène au cinéma où les deux minutes d’absence du fiancé suffisent à sa promise pour rencontrer un nouveau partenaire et décider de faire sa vie avec lui. Lui succédera une sorte de sketch, peut être le plus réussi, mettant en scène Mme Chtepousse et Mme Chtimet, deux commères dont l’une en fauteuil roulant, qui n’ont pas la langue dans leur poche. Cofondateur de l’association des auteurs dramatiques israéliens, Levin, décédé en 1999 dépeint un monde où rien n’enthousiasme ni ne provoque de vagues, juste l’acceptation d’une existence sans aspérités vouée irrémédiablement à l’échec. Est-ce pour cela que rien, ni le jeu fort expressionniste des comédiens, amplifié par le grotesque de leur accoutrement, ni les textes parfois drolatiques, ne nous permet de tirer autre chose qu’un vague sourire ? Bien que très fan du travail de Valérie Lesort, qu’elle exprime très souvent sur les scènes des théâtres, et des opéras, le critique un peu penaud, sort bien froid de ce spectacle vu le jour de sa troisième.
Eric Dotter
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