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- expo : Bambou. Du motif à l'objet au musée des Arts Décoratifs (jusqu'au 14 septembre)
le 05/06/2025
au
musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli 75001 Paris
Mise en scène de Béatrice Quette avec près de 100 oeuvres écrit par ou plutôt proposé par Béatrice Quette, conservatrice, responsable des collections asiatiques et extra-occidentales
Le musée des Arts décoratifs présente l’exposition-dossier « Bambou. Du motif à l’objet » du 5 juin au 14 septembre 2025 à l’occasion de la 8e édition du Printemps Asiatique. Près de 100 oeuvres issues des collections du musée telles que des katagami (pochoirs), estampes, papiers peints, inrô, tsuba, netsuke, mais aussi des vases, céramiques, ivoires et accessoires du thé qui mettent en valeur le bambou, icône de la flore asiatique. Véritable symbole de résistance et de souplesse, en Chine comme au Japon, la forme caractéristique de son tronc et son feuillage, mais aussi son essence et ses qualités, en font un des matériaux de prédilection. L’exposition déployée au sein du cabinet des Dessins, Papiers peints et Photographies et dans les dernières salles des galeries permanentes consacrées au xixe siècle est conçue comme un recueil d’ornements et de motifs à travers les oeuvres graphiques qui la constituent. Le commissariat est assuré par Béatrice Quette, conservatrice, responsable des collections asiatiques et extraoccidentales, assistée de Louise Lartillot, assistante de conservation, bourse de la Fondation du Japon.
La question du motif est centrale au sein de ce parcours. De la forêt au focus sur les feuilles et les nœuds des branches, une infinité de possibles se dessine à travers la diversité des pièces présentées. Une sélection d’images et d’objets illustrent l’utilisation du bambou pour réaliser des nasses pour la pêche, mais aussi des paniers dont les formes ont inspiré la création de vanneries en lien avec les arts floraux et les cérémonies du thé. Matériau peu coûteux, résistant et souple, le bambou est très utilisé comme élément architectural, mais aussi comme une simple plante dans les jardins.
Le bambou a plusieurs significations et symboliques selon les contextes, tant par sa forme et sa structure que par ses qualités de légèreté et de force. Par sa structure unique construite autour du vide, le bambou est intimement lié au bouddhisme zen, mais aussi aux pratiques du thé. Associé au pin et au prunier en fleurs, le bambou évoque en Chine comme au Japon, certaines qualités de l’homme éduqué et lettré. Lorsque le bambou est associé à la neige, la glycine et les oiseaux, il symbolise les saisons de l’hiver et du printemps. Les forêts de bambou sont à la fois des lieux de retraite pour les Sept Sages chinois, et le lieu de vie du tigre. Enfin, le bambou, à travers ses pousses tendres et craquantes, qui sont récoltées au printemps, participe aux saveurs de la cuisine de l’Extrême-Orient.
Toutes ses qualités et ses symboliques font également de cette graminée une forme de prédilection transposée en porcelaine, métal, ivoire, émaux cloisonnés, mais aussi utilisée pour réaliser des accessoires de la cérémonie du thé que l’on peut admirer dans la quatrième partie de l’exposition. Le parcours s’achève dans les derniers espaces de la galerie permanente du xixe siècle : pochoirs (katagami), netsuke, objets chinois et japonais décorés de bambous ou en forme de bambous, ont en effet été des sources d’inspiration pour des créateurs français à l’instar d’Hippolyte Boulenger (1836-1892) dont quelques objets sont présentés en miroir.
La richesse des collections japonaises et chinoises du musée des Arts décoratifs donne à voir une très large diversité d’objets, présentés pour la plupart pour la première fois : katagami, estampes, peintures, dessins originaux, papiers peints, panneaux peints côtoient vanneries, céramiques, laques, bronzes, ivoires, textiles et accessoires du thé.
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