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Reflet dans un diamant mort
Sortie
le 25/06/2025
De Hélène Cattet et Bruno Forzani avec Fabio Testi, Yannick Renier, Koen De Bouw, Maria de Medeiros et Thi Mai Nguyen
Suite à la disparition soudaine de sa voisine de chambre, un ancien agent secret, reclus dans un palace de la Côte d’Azur, s’imagine que ses ennemis jurés refont surface. Surtout la redoutable Serpentik, qu’il n’a jamais réussi à démasquer. Oscillant entre présent et passé, il remonte le film de sa vie, au risque de découvrir qu’il n’y tenait pas forcément le meilleur rôle. Et que les diamants sont loin d'être éternels…
Images saccadés, cadrages stylisés, dialogues rapides et sporadiques, montage cut, bande son entêtante, bref, voilà un exercice de style dans toute sa splendeur, aussi surprenant qu’énigmatique. C’est néanmoins un vibrant hommage qui semble nous être offert ici, rendu notamment aux films d’espionnage d’antan, d’autant plus que l’un des acteurs principaux arbore le profil et le look d’un Sean Connery vieillissant. Car des clichés à la James Bond et autres productions du même acabit sont légion, entre les bandes annonces rythmées et les flash-back nostalgiques du bon vieux temps passé. Tout comme leur première mise en scène intitulée Amer (autre hommage postmoderne rendu cette fois au « giallo » - roman policier italien- et tourné en 2009), les 2 réalisateurs - Hélène Cattet et Bruno Forzani (Laissez bronzer les cadavres en 2014) - se sont beaucoup amusés à parodier avec une certaine dextérité et une pointe de glamour ces films qui faisaient tant rêver les spectateurs dans des petites salles de quartiers dont la majorité ont disparu aujourd’hui. Ne soyez donc pas étonné si vous retrouvez quelques (gros) clins d’œil aux longs métrages de cette époque qui employaient des figures psychédéliques voire des métaphores subliminales ! Le moins que l’on puisse « écrire », c’est que c’est particulier, surréaliste, iconoclaste, drôle parfois, redondant souvent, bourré de références, quelque peu nébuleux et assourdissant à certains moments, légèrement osé en ces temps de pudibonderie affichée, en résumé, ça sort de l’ordinaire ou, si vous préférez, du cinéma traditionnel. Et c’est tant mieux car ce voyage cinématographique extravagant, entre souvenirs, rêve et réalité, pourrait très bien servir et être analysé lors d’un cours dans une école de cinéma, tant chaque plan est une étude à lui tout seul. Un duo au diapason, servi par des acteurs peu connus mais qui gagnent à l’être !
C.LB
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