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L’île des rêves (jusqu’au 27 avril)

le  13/04/2025   au théâtre 13ème Art, centre commercial Italie deux, 30 place d’Italie 75013 Paris (du lundi au dimanche à 15h)

Mise en scène de Samuel Bousard (d’après une idée de William Arribart) avec William Arribart, Valentin Davy, Rozenn Simonet, Tiffany Léonard, Chloë Roy, Mathieu Girard et Tiger Blue écrit par Samuel Bousard




Une forêt luxuriante, une cabane d’où sortent tous les personnages, Luna, Hector, La Grimpe, La Toque et Paul. Nous voici dans « l’Ile aux Rêves ». Des personnages, il en manque cependant un. Tous les membres sont en effet rassemblés pour l’accueillir lui, le magicien. L’ile des rêves, c’est en effet qui n’existe que lorsque dort William Arribart (le magicien est le seul à garder son nom).
« Il ne vient ici que lorsqu’il fait des rêves lucides… quand il ne dort pas, nous n’existons pas », dit l’un des personnages. Mais voilà, tout n’est pas aussi paisible que ça. Dans l’Ile, il y a la méchante pirate, Charlotte Longbow, sorte de Castafiore à la coiffure mauve de Marge Simpson. Elle n’a de cesse de vouloir détruire l’Ile pour y implanter un monumental palais destiné à l’accueillir elle et elle seule. Méchante et agressive, elle est accompagnée de Harrow le Fish, une sorte de Gollum version aquatique qui exécute ses basses œuvres. On aime beaucoup cette méchante (qui semblait être le personnage préféré des enfants) mais on préférerait que les gentils gagnent.
L’action se poursuit et, entre moments éveillés où l’on voit William chez lui, et moments endormis qui le voient débouler sur l’Ile des rêves, les échanges entre le monde du dehors, incarné par William, et celui des rêves se font plus intenses : « raconte-nous le monde réel » - « il n’y a pas grand-chose à raconter ». Malgré tout, les personnages des rêves, fascinés par le réel, ont envie d’y vivre, et notamment le jeune Paul, à qui William le magicien voue une grande affection. Chant, danse, le spectacle est complet. Les voix sont souvent justes et les chorégraphies, bien que sommaires, fonctionnent plutôt bien. Bien sûr, il s’agit là essentiellement d’offrir un écrin aux tours bluffants de William Arribart, le magicien, spécialisé dans les lévitations et disparitions de toute sorte, mais on doit reconnaitre à « l’Ile des rêves » les qualités d’une véritable comédie musicale dans laquelle les artistes, magicien compris, chantent en direct sur une bande enregistrée.
Le contenu n’a pas pour autant été négligé et le voyage entre rêve et réalité n’oublie personne. A l’exception du magicien qui développe sur scène d’autre talents, le jeu des comédiens-chanteurs est plutôt juste mais il en est une qui dépasse les autres, quitte parfois à faire vocalement cavalière seule, elle a pour nom Tiffany Leonard, et c’est elle qui incarne la cuisinière, « la Toque » mais aussi, et surtout la méchante Charlotte Longbow, dont les notes aigues et la méchanceté surjouée emportent les applaudissements des spectateurs. Malgré de nombreux temps morts et d’évidents problèmes de rythme, le spectacle se laisse voir avec plaisir. Un message aux enfants : vous pouvez y emmener vos parents, ils ne vous en voudront pas.

Eric Dotter



 
 
 
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