en 
 
 
cinema
Théâtre nouveautés festival   > actu <

 
 

- expo : les 60 ans de la Maison Renoma - le film de Nastaja Budjevac (jusqu'au 23 janvier 2024)

le  23/10/2023   au 129bis rue de la Pompe, Paris 16ème

Mise en scène de Maurice Renoma avec des expositions de photos, de peintures, de vidéos, de vêtements.... écrit par ou plutôt créé par Maurice Renoma


-Le film de Nastaja Budjevac : Maurice Renoma n'est pas seulement un grand designer, c'est aussi un grand artiste et ça, on ne le dira jamais assez. La réalisatrice Nastaja Budjevac ne s'est pas uniquement contentée et seulement amusée - et cela dans tous les sens du terme - à nous présenter les grands pans de sa carrière en reprenant des extraits tirés d'images d'archives déjà vues, elle a aussi employé d'autres moyens plus inattendus, genre interviews sans réponse de l'intéressé, animations en forme de visuels découpés et collés, autodérision et ton moqueur sous l'oeil dubitatif voire gêné limite agacé de celui concerné, anecdotes humoristiques et apparitions croustillantes (Maurice Renoma en train de jouer au ping-pong), le tout à travers une mise en scène astucieuse et un montage drolatique. Bref, 7 épisodes d'une durée totale de 50 minutes où l'on observe un homme qui se livre peu mais qui mérite à ce qu'on le découvre à chaque fois un peu plus !

Le 23 octobre 2023 la Maison Renoma fête ses 60 ans d’existence, et avec cela, les 60 ans de création et de contre-culture de son fondateur, Maurice Renoma. 60 ans d’histoire, de mode, de style, de design, d’art, de collaborations internationales, de carrière d’un passionné qui se renouvelle et s’adapte en tout temps.

-23.23 - Boutique, Souplex et Appart Renoma : un dialogue sur la création artistique entre passé et avenir.
La démarche intime qui anime Maurice Renoma depuis 60 ans pour la réalisation de ses créations est celle de croiser plusieurs modes narratifs au sein d’un même objet artistique, sans que l’un l’emporte sur l’autre.
Les pistes d’interprétation brisent la linéarité temporelle et la cohérence stylistique : chaque objet révèle les fils à dérouler qui relient son intimité à son personnage public, ses émotions aux images, le quotidien à l’atemporel.
Alors que la photographie a toujours joué un rôle important dans son travail en tant que créateur de mode, Maurice Renoma estompe les limites entre les arts et revendique la porosité des frontières entre l’art et la vie : il produit un événement culturel qui participe à la réinvention de la rétrospective en brouillant les cartes entre réflexion et hasard, production artistique et besoin d’expression, réel et fiction.

*Le point de départ : la boutique Renoma.
Ouverte le 23 octobre 1963 au 129bis rue de la Pompe, Paris 16ème, elle devient au fil des années un lieu mythique de la vie parisienne. Après 60 ans, elle se présente comme un concept store où photographie, scénographie, design et mode se mêlent.
À l’occasion de 23.23, la boutique Renoma se transforme en véritable galerie où toute époque et tout art se confondent : looks vintage et looks créatifs, photographies et collages, art de la table et mobilier y seront exposés. Les pièces iconiques de l’histoire Renoma habilleront les vitrines.
Le Souplex - sous-sol de la boutique qui fut les ateliers de couture et les cabines d’essayage des stars - devient un espace d’immersion et d’interaction audiovisuelle. La vie de Maurice, ses objets d’enfance, ses premières créations, ses vidéos privées, ses ambitions sont au centre des projecteurs, révélant le côté intime et familier de sa personnalité : un voyage au centre de... la tête de Maurice Renoma !
Dans ces deux espaces, l’affiche est l’évolution créative de l’artiste durant ces 60 ans de révolutions.

*L’avenir : l’Appart Renoma
La nouveauté de ces dernières années est l’apparition de l’Appart Renoma. Installé au-dessus de la boutique historique, c’est un espace dédié aux rencontres culturelles et artistiques. Ce lieu hybride niché dans un appartement haussmannien a pour vocation d’accueillir et d’offrir en accès libre l’art sous toutes ses coutures, et d’encourager la création spontanée : expositions, concerts, dédicaces de livres, tournages, déjeuners étoilés, installations immersives et éphémères y trouvent place.
Pour 23.23, l’Appart présente les collaborations artistiques et les influences culturelles de Maurice Renoma, toujours sensible au partage et aux métissages.
Les œuvres fusion et les Transgressions partagent la vedette avec de nouvelles pièces hommage aux grands artistes que Maurice Renoma a rencontrés, côtoyés et habillés tout au long de sa carrière.

-Expositions Fusions :
Depuis plusieurs années, Maurice Renoma signe des collaborations artistiques pour la réalisation d’œuvres fusion avec d’autres plasticiens : ces derniers interviennent librement sur ses photos pour les emmener dans leur univers esthétique et ainsi créer des œuvres hybrides et singulières.
Ces projets explorent le métissage entre les différents médiums artistiques, et confirment le soutien de Maurice Renoma aux artistes qui abordent des thèmes forts, hors des sentiers battus. Parmi eux : Jef Aérosol, William Bakaimo, François Bard, Jorge Luis Miranda Carracedo, Jace, Famakan Magassa, Carlos Quintana, Enrique Rottenberg, Dominique Zinkpè et Lyzane Potvin, sa toute dernière rencontre dont l’œuvre inédite est exposée pour la première fois à l’Appart à l’occasion de 23.23.

-Exposition Transgressions :
C’est en 1963 que le Blazer Renoma fait sa première apparition. 40 ans après, une nouvelle proposition artistique en découle et ce vêtement devient le point de croisement entre des langages différents : la mode et l’art, l’architecture et le stylisme, le passé et le présent.
Le geste artistique est celui d’inviter d’autres artistes à réaliser une œuvre selon leur thématique sur ce fameux blazer qui a contribué à accroître la réputation de Maurice Renoma comme styliste avant-gardiste. Vêtement, sinon uniforme autrefois utilisé dans la marine et porté dans les collèges britanniques, le blazer est devenu un signe distinctif, auquel Maurice Renoma a su redonner une nouvelle aura.
Les artistes ont été appelés à agir à leur convenance sur la matière textile, en la peignant, la pliant, la découpant, la fractionnant, la cousant, la marouflant, la rehaussant de collages ou d’objets, pourvu qu’elle demeure une véritable œuvre d’art.
En détournant le blazer de sa fonction sociale, les artistes lui confèrent un autre statut, qui va bien au-delà de son auto-expressivité, et acquiert une dimension d’ordre poétique. Parmi les figures du monde entier qui ont répondu présentes : Arnal, Ben, Erro, Klasen, Kuroda, Segui, Villeglé,..

-Expositions Inspirations :
Nombreux sont les artistes qui ont fréquenté la boutique Renoma, véritable factory où la mode et les arts ont estompé leurs frontières depuis son ouverture en 1963.
Des amis, des clients, des sources d’inspiration : parmi eux, Salvador Dalí, Pablo Picasso, Andy Warhol ont particulièrement marqué la vie et l’histoire de ce jeune créateur qu’était Maurice Renoma au début de sa carrière.
Il décide ainsi, à l’occasion des célébrations des 60 ans de la Maison Renoma, de rendre hommage à ces rencontres exceptionnelles à travers des pièces spécialement conçues, et cela avec la dernière technologie qu’il a à disposition : l’intelligence artificielle. Toujours à l’écoute et dans l’expérimentation, Maurice Renoma profite une fois de plus pour brouiller les cartes de la linéarité temporelle et mélanger les codes narratifs, conciliant le passé avec l’avenir de son parcours artistique.

-Renoma Pop :
En 1960, John Fitzgerald Kennedy est nommé président des États-Unis. Ses discours et ses réformes incarnent à la fois l’envie de changement de la jeunesse américaine de l’après-guerre et l’american way of life, ce rêve américain dont les mots d’ordre de liberté et recherche du bonheur influencent le monde entier.
L’époque est celle de ce large mouvement social qui, dans les années 1960, touche aussi à un ensemble de phénomènes culturels et artistiques qui expriment une nouvelle vision de l’individu et de la société.
La Pop Culture notamment s’affirme en opposition aux traditions, et commence à se manifester dans les pratiques et les comportements de toute une génération : l’art et la vie perdent toute séparation.
La publicité, les médias, l’image, la bande dessinée et la télévision sont les principales sources d’inspiration de ce mouvement qui se déverse dans tous les domaines de la culture, touchant les arts plastiques autant que la musique, la mode, la littérature. Tout produit doit être consommé sans modération.
Le 23 octobre 1963, les jeunes Maurice et Michel Renoma ouvrent leur première boutique et dédient leur firme au président américain et à l’idée qu’il incarne : elle s’appelle White House Renoma.
L’assassinat de Kennedy juste un mois après, le 22 novembre 1963, oblige non seulement les frères à rebaptiser leur boutique Renoma, mais une génération entière à affirmer encore plus sa soif de révolution, de joie et d’engouement pour lutter contre le racisme et les forces réactionnaires qui agissent à travers la peur.
La grande époque de la consommation trouve ses représentants culturels : pour n’en citer que quelques-uns, Andy Warhol dans la peinture et la sérigraphie, Elvis Presley et les Beatles dans la musique, Roy Lichtenstein dans les comics et la bande dessinée, Richard Hamilton dans les collages, César dans la sculpture.
Renoma incarne la Pop Culture dans la mode, et accueille les désirs de cette nouvelle génération consommatrice de vie, visionnaire et généreuse. Les couleurs, les formes, le patchwork, l’envie de liberté, le mélange des arts, la rupture avec le passé, la vivacité : ce n’est pas simplement une marque de vêtements qui devient un phénomène culturel, mais un mouvement entier qui utilise une nouvelle esthétique pour exprimer son identité et ses opinions. La génération Renoma.

-Cristobal, icone pop :
Si le Pop Art se montre volontiers provocateur, voire politique, et tend à désacraliser l’œuvre d’art en la rendant accessible à tous, Maurice Renoma crée aussi sa propre icone pop : Cristobal, le poisson rouge en plastique qui utilise le pouvoir de l’image pour incarner la critique du matérialisme et du consumérisme observés dans les sociétés modernes.
Coloré, gai, accessible et consommable librement lors des expositions proposées par l’artiste, sa signification importe davantage que l’œuvre elle-même : il devient un ambassadeur de l’écologie pour pointer les ravages de la pollution plastique liée à la surconsommation.

-Projet audiovisuel :
Comme la photographie, la vidéo a joué un rôle central dans l’activité artistique de Maurice Renoma, ainsi que dans l’expression de sa vision du monde. Et, plus encore que ses clichés, ses séquences collectent les instants de sa vie privée, intime, loin de son personnage public.
Sa caméra l’accompagne dans ses rencontres formelles et informelles, ses moments en famille, ses voyages : bien que moins connues, ses captations révèlent sa sensibilité artistique brute, montrant un Maurice Renoma parfois inédit, émotif et rêveur, provocateur et malin.
L’installation proposée au Souplex se compose de plusieurs pièces immersives autour de la jeunesse, de la carrière et de la vie privée de l’artiste. Une première partie conduit le spectateur dans le quotidien de Maurice Renoma : 24 de ses vidéos privées de la durée d’une heure composent idéalement une journée entière de 24h de projections. Encore, des vidéos à regarder en écartant des stores, des gares ferroviaires imaginaires et des récepteurs sensoriels captant la présence du public pour créer à chaque passage une nouvelle narration : l’expérience est celle de rentrer de façon aléatoire dans la tête de Maurice Renoma, dans ses pensiers intimes.

-Une série sur Maurice Renoma :
À l’occasion de l’anniversaire des 60 ans de création de Maurice Renoma, la réalisatrice Nastasja Budjevac (www.nastasjabudjevac.com) a été mandatée pour concevoir et réaliser une série vidéo sur l’artiste, afin de raconter sa vie et sa carrière à travers un regard inédit.
Sept épisodes ont vu la lumière après 6 mois d’observation proche et quotidienne, de recherche dans les archives privées, d’entretiens volés entre une réunion artistique et un rendez-vous d’affaires. L’enfance, le parcours, la mode, les lieux, l’histoire, l’équipe, la famille, l’art, l’avenir de Maurice Renoma : tout est concentré dans ces sept capsules pleines de vie et d’humour, à l’image de son protagoniste.
« J’ai écrit et réalisé cette mini-série documentaire sur Maurice Renoma avec l’idée de présenter sa vie d’une manière à la fois intime et drôle. Aussi, mon objectif était celui de dévoiler sa personnalité sans filtres, à travers un point de vue inédit et dépouillé de tout préconcept. En même temps, cette œuvre audiovisuelle me raconte aussi, moi et ma propre expérience avec lui : c’est-à-dire celle d’apprendre à connaître qui est Maurice. » Nastasja Budjevac. Le film sur Maurice Renoma sera présenté et projeté dans son intégralité en avant-première à l’occasion de 23.23 à l’Appart Renoma le lundi 23 octobre 2023 à 16h30.
*Entrée libre sur réservation.

-les vitrines : les pièces iconiques ou les mythologies sorties du vestiaire de Maurice Renoma :
LE PETIT BLOUSON ROUGE de James Dean : C’est la première inspiration de Maurice Renoma à 15 ans, quand il reçoit de plein fouet La fureur de vivre de James Dean. Le jeune acteur vêtu simplement (mais avec quel style !) d’un t-shirt blanc, d’une paire de jeans et d’un petit blouson en cuir rouge, a tout du grand frère idéal. Et quand il donne un coup de poing dans la figure paternelle, Maurice s’enflamme : il s’empare de chutes de velours rouge glanées dans l’atelier paternel pour confectionner son premier modèle. Le blouson du rebelle. Mai 68 résonne déjà dans sa tête, au beau milieu des années 1950. Son modèle est un succès auprès de ses amis, pour qui c’est « le temps des amours, le temps des copains». Pour Maurice, c’est le temps des premières commandes... et d’une vocation.

LE COSTUME style Kennedy : Face à la France du très strict Charles de Gaulle, se dressent, tels un phare dans la vie en noir et blanc des Français, les États-Unis de Kennedy.
De quoi faire rêver le jeune Maurice : il s’éprend de cette nouvelle icône glamour du pouvoir, qui porte des costumes non conformistes. À l’ouverture de la boutique Renoma, à l’origine baptisée White House, sa première collection de costumes étroits et à double épaulettes est un hommage au style résolument novateur du président américain.

LA VESTE EN VELOURS BRODÉE de John Lennon : Au tout début des années 1970, dans un restaurant new-yorkais, John Lennon tombe sous le charme de la veste en velours vert brodée de minuscules bouquets de fleurs qui passe devant lui. Il s’adresse alors à celui qui la porte : Maurice Renoma. John en veut une, absolument.
Maurice, qui a créé une petite collection de ces vestes, une trentaine de modèles, toutes vendues sauf une, lui promet cette dernière. Quelques jours plus tard, Lennon achète sa veste, celle-ci marron brodée de fleurs multicolores ; il la portera quelques mois plus tard dans le clip de Imagine. 30 ans plus tard, la veste intègre le Victoria and Albert Museum de Londres, sous l’œil ému de Yoko Ono.

LE BLAZER, star des stars : Maurice Renoma, qui n’aimait pas beaucoup l’école ni l’autorité qui s’y rattache, réinvente en la détournant cette pièce maîtresse de l’uniforme austère des collégiens anglais. Il l’étrique aux épaules, l’assemble près du corps, le transforme enfin en un vêtement sexy et ludique : l’écusson est vendu à part. Il devient un incontournable du style Renoma, l’emblème de la marque. Les jeunes se l’arrachent ; le bouche à oreille s’active et ce sont toutes les stars de la chanson et du cinéma qui débarquent à la boutique : Jacques Dutronc, qui le porte fièrement sur la pochette de son célèbre Playboys (en 1966), Bob Dylan, Eric Clapton ou encore Amanda Lear et Brigitte Bardot.

LA VESTE CROISÉE RAYURE TENNIS de Serge Gainsbourg : Serge Gainsbourg a été la célébrité qui a réussi à conquérir le cœur du timide Maurice Renoma. Tous deux ont partagé une amitié indéfectible pendant plus de 10 ans, au moment où le public boude Gainsbourg et son pourtant génial Melody Nelson : ce qui lui a laissé toute latitude pour s’ériger en icone du style Renoma, popularisant le smoking, la chemise militaire et surtout le fameux costume rayures tennis. Pour le remercier, Maurice Renoma rend Gainsbourg célèbre au Japon.

LE BLOUSON MULTIPOCHES de Jacques Dutronc et Andy Warhol : Les années 1980 furent sportives chez Renoma : au rythme des sponsorings (courses automobiles, combats de boxe, Paris Dakar...) qui se succèdent, on assiste à la naissance du phénomène « Multipoches » ou blouson reporter. Comme pour le blazer de Maurice, le multipoches de Michel devient la pièce à avoir de toute urgence. Encore une fois, les célébrités sont au rendez-vous : Jacques Dutronc, qui troque son blazer de minet contre le multipoches d’aventurier décliné en toile ou en cuir, Eddy Mitchell, ou encore Andy Warhol, qui n’a pas quitté le sien lors de son voyage en Chine en 1982...
Ils sont nombreux à succomber à la folie des poches : 17, dont 6 zippés. Partir en voyage avec son multipoches, c’est avoir sa valise sur soi.

LA VESTE ROUGE de Salvador Dalí : Le maître était fou, fou du chocolat Lanvin, dans les
années 1968, mais il l’était aussi des vestes Renoma, dont le style et les détails ne cessaient de le surprendre et de le séduire. Particulièrement, de la veste en velours rouge de la mythique Maison, créée dans un tissu d’ameublement très singulier : un rideau de théâtre que Maurice Renoma avait déniché dans le grenier d’un ancien décorateur.
Quand il vient à la boutique Renoma, Dalí demande à ce que la fente de la veste soit exactement aligné sur la raie de ses fesses, et pour cela, Gala doit suivre l’intérieur de sa jambe de sa fesse à la fente. C’est dire la précision mathématique que doivent avoir les tailleurs de la boutique Renoma à l’époque.



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique